La faculté de théologie d’Helsinki va conférer un doctorat honorifique à Greta Thunberg

La faculté de théologie d’Helsinki va conférer un doctorat honorifique à Greta Thunberg

Durant l'été, nous vous proposons de retrouver des articles diffusés cette année sur le site. Aujourd'hui, un article initialement publié le 27/03/2023.

Greta Thunberg bientôt docteur honoris causa en théologie, c’est ce qu’a annoncé l’université d’Helsinki, en Finlande, qui a décidé de conférer cette distinction à la jeune militante de 20 ans, ainsi qu’à diverses autres personnalités.

Déjà présente en 2019 sur la liste de la prestigieuse revue Nature des 10 personnes ayant compté dans l’année sur le plan scientifique, Thunberg va recevoir le titre de docteur honoris causa en théologie avec sept autres personnes, a déclaré l’université d’Helsinki à l’occasion du jubilé de l’institution qui a commencé la semaine dernière, le 20 mars. La jeune Suédoise fait partie des 30 personnes qui seront récompensées dans quatre disciplines, à savoir la médecine vétérinaire, la philosophie, la théologie et le droit. Parmi les récipiendaires, le président finlandais Sauli Niinistö qui sera fait docteur à titre honorifique en philosophie le 26 mai. Thunberg fait partie des neuf personnalités qui recevront les insignes du département de théologie le 9 juin ; les huit autres sont des universitaires spécialisés dans ce champ ou en sociologie, ou des responsables d’organisations luthériennes. 

La faculté de théologie présente Thunberg comme "une faiseuse d’opinion et activiste suédoise"  et mentionne que "la grève scolaire pour le climat qu’elle a organisée devant le Parlement suédois à l’automne 2018 s’est rapidement étendue au mouvement mondial Fridays for Future, dans lequel les écoliers exhortent les décideurs à prendre des mesures climatiques sur la base de preuves scientifiques."

 Selon l’université, "ses actions nous ont tous obligés à la tâche, d’apporter des changements à notre vie quotidienne, comme membres de communautés et de sociétés, mais surtout en tant qu’êtres humains."

Thunberg et les distinctions théologique et académique qui font du bruit

Ce n’est pas la première fois que Thunberg fait l’objet d’une distinction liée à la théologie. Le 1er décembre 2018, la paroisse locale de Limhamn, en Suède, avait publié sur Twitter un message disant : "Annonce ! Jésus de Nazareth a maintenant désigné l'un de ses successeurs, à savoir Greta Thunberg."

 Le tweet avait suscité des commentaires enthousiastes comme "Maintenant, j’envisage de rejoindre l’Église" ou "Je suis si heureux d’être dans l’Église suédoise ! Vous êtes merveilleux !", mais également de vives critiques telles que "Ainsi parle l’Église apostate humaniste."

La paroisse avait suspendu son compte à la suite des critiques.

Face aux critiques confondant l’Église de Suède, luthérienne, et la paroisse concernée, la première a réagi le 9 janvier suivant en publiant sur son site un article intitulé "Non, l'Église de Suède n'a pas proclamé Greta Thunberg comme l'un des successeurs de Jésus-Christ. "

Un texte dans lequel l’Église nationale rappelle que les paroisses sont autonomes et "libres de prendre leurs propres décisions dans la plupart des domaines, y compris en matière de façonnage d’opinion."

Selon elle, la congrégation concernée a pour principe de "communiquer avec un langage adapté à Twitter, par exemple en utilisant l'humour, l'ironie et parfois des formulations provocantes. Tout ceci afin d'attirer l'attention sur la cause."

Dans son article, l’Église de Suède mentionne les critiques négatives de l’évêque du diocèse de Lund, dont est membre la congrégation, selon qui la paroisse aurait dû s’attendre à ce que son message soit perçu comme signifiant que Thunberg était désormais la remplaçante du Christ :

"Si vous désignez quelqu'un pour vous succéder, vous devez vous attendre à ce que cela soit perçu comme une démission."

D’autres critiques avaient surgi, cette fois-ci, sur le plan de la crédibilité académique, lorsque l’université de Mons, en Belgique, avait attribué un doctorat honoris causa en 2019 à Thunberg, alors âgée de 16 ans. Plusieurs professeurs avaient accusé l’université de faire pencher le débat climatique davantage sur l’émotion que sur l’intérêt scientifique. La militante a également été critiquée en août de la même année pour son voyage "décarboné" sur un voilier vers New York, qui avait en réalité nécessité six billets d’avion pour des membres de son équipe.

Le doctorat honoris causa n’est pas un diplôme universitaire et n’a qu’une valeur honorifique.

Jean Sarpédon

Image : Per Grunditz / Shutterstock.com

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