Youcef Nadarkhani, gracié par le gouvernement iranien et libéré de la prison d'Evin
Gracié par le gouvernement iranien, le pasteur Youcef Nadarkhani est sorti de prison mais risque toujours la flagellation et l'exil.
Le 26 février, le pasteur Youcef Nadarkhani a été libéré de la prison d'Evin à Téhéran où il était détenu depuis près de 5 ans. Il vient d'être gracié par le gouvernement iranien dans le cadre d'une amnistie générale en l'honneur du 44e anniversaire de la Révolution islamique.
Youcef Nadarkhani avait été condamné à mort pour apostasie en 2010. Cette peine avait été finalement modifiée l'année suivante en une peine de 3 ans de privation de liberté. Libéré en 2012, il avait à nouveau été condamné en juillet 2017, aux côtés de trois autres convertis, à 10 ans de prison et deux ans d'exil pour "avoir agi contre la sécurité nationale en propageant les églises de maison et en faisant la promotion du christianisme sioniste".
Selon Article 18, il a cependant été informé du fait qu'il sera bientôt contacté pour subir la flagellation, 30 coups de fouet, et deux années d'exil à Nikshahr.
Youcef Nadarkhani a exprimé sa joie à Article 18. Il se dit "heureux d'être libéré et à la maison après près de cinq ans de prison" et "très reconnaissant envers tous ceux qui ont prié pour moi et se sont souvenus de moi pendant que j'étais en prison". "Tout ce que j'ai enduré était petit en comparaison de ce que Christ a fait pour nous", a-t-il ajouté.
Cette grâce gouvernementale intervient quelques jours après celle de deux autres chrétiens, Hadi Rahimi et Saheb Fadaie, également détenus dans la prison d'Evin.
Le président fondateur de Christian Solidarity Worldwide, Mervyn Thomas, se réjouit de ces libérations, mais il appelle "les autorités iraniennes à veiller à ce que ces hommes soient autorisés à jouir de leur liberté sans davantage de harcèlements ou d'intimidation".
"Nous nous félicitons de la libération attendue depuis longtemps du pasteur Nadarkhani et du diacre Fadaie, mais notons qu'ils ont perdu des années de leur vie en prison sur de fausses accusations en raison de la criminalisation continue de la foi chrétienne par l'Iran, parmi autres religions et croyances. Nous appelons les autorités iraniennes à veiller à ce que ces hommes soient autorisés à jouir de leur liberté sans davantage de harcèlements ou d'intimidation, et continuons à demander la libération immédiate et inconditionnelle de tous les autres qui sont actuellement emprisonnés en raison de leur religion ou de leurs convictions."
M.C.
