
Dans la nuit du 25 mars, au Pakistan, un couple chrétien a été violemment pris à partie par des hommes masqués dans la rue. Après avoir découvert leur religion, les agresseurs auraient attaché l’homme nu à un arbre et violé son épouse.
Adnan Masih, ouvrier de 34 ans, et son épouse rentraient en moto dans la nuit du 25 mars lorsqu’ils ont été interceptés par deux hommes armés, rapporte Morning Star News. Les agresseurs leur ont volé leur téléphone et leur argent.
La situation a pris un tournant bien plus grave lorsqu’Adnan a mentionné sa foi chrétienne. "Je leur ai dit que j’étais un pauvre chrétien, simple ouvrier dans une briqueterie. Ils ont alors commencé à se chuchoter des choses à l’oreille", raconte-t-il. Peu après, un troisième homme est arrivé sur les lieux.
C'est là que tout a dérapé. Les agresseurs ont alors attaché Adnan nu à un arbre, pendant que sa femme était entraînée dans un champ de canne à sucre voisin pour être "violée à tour de rôle", précise le croyant.
"L'un d'eux a attrapé ma femme par le bras et l'a tirée dans un champ de canne à sucre voisin, tandis que les deux autres hommes détachaient la corde de mon shalwar [pantalon bouffant NDLR] et m'attachaient à un arbre. Ils ont ensuite suivi leur complice dans le champ et ont violé ma femme à tour de rôle."
Quelques instants plus tard, son épouse est sortie du champ, "les vêtements déchirés et le visage en larmes", confie Adnan bouleversé. Le couple, sous le choc, n'a contacté la police que le lendemain matin après avoir "prié et demandé justice à Dieu".
D’après Adnan, ce n’est qu’après la médiatisation de l’affaire que les autorités ont agi. Grâce à l’intervention directe du ministre en chef du Pendjab, les trois agresseurs ont été interpellés en une journée. Le chef de la police provinciale s’est même rendu au domicile du couple, promettant "que les accusés seraient traités avec la plus grande fermeté".
Selon Ejaz Augustine, législateur chrétien de l'Assemblée du Pendjab, cet acte met en lumière la vulnérabilité des femmes issues des minorités religieuses au Pakistan, considérées "comme des cibles faciles". L'homme politique espère que la ministre en chef de la province du Pendjab "continuera de prendre rapidement des mesures" afin de rendre justice aux croyants.
"Les femmes issues de minorités sont particulièrement vulnérables aux violences sexuelles, car leurs auteurs les considèrent comme des cibles faciles. De plus, la majorité des chrétiens vivant au Pendjab sont très pauvres et se heurtent à de nombreux obstacles pour accéder à la justice. J'espère que la ministre en chef [de la province du Pendjab], Maryam Nawaz, continuera de prendre rapidement des mesures contre ces criminels et de rendre justice aux familles concernées."
Mélanie Boukorras