Une université catholique en Virginie supprime son programme de théologie

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L’université Marymount, un établissement supérieur catholique, a décidé le 24 février dernier de supprimer les humanités de son offre, parmi lesquelles le programme de théologie. Le manque d’intérêt pour ces disciplines explique la décision contestée par des enseignants et certains étudiants.

C’est par 20 voix contre 0 que les administrateurs de l’université Marymount, située à Arlington en Virginie, ont voté pour retirer progressivement neuf matières et un programme dans diverses disciplines telles que la théologie, l’histoire, l’anglais, les mathématiques, les études religieuses ou la philosophie. Suivant une recommandation du comité de la politique académique, du budget et de la planification, les dirigeants de Marymount ont expliqué, dans une lettre obtenue par Fox 5DC, que "les majors en question sont rarement choisis par les étudiants et qu’ils n’ont concerné en fait qu’une poignée d’étudiants au cours de la dernière décennie". Dans le système universitaire américain, les majors sont les cours des spécialités que les étudiants doivent valider pour être diplômés, à côté des minors qui sont des sous-domaines facultatifs de spécialités.

L’université justifie également sa décision en affirmant qu’elle "reflète non seulement les besoins [des] étudiants, mais aussi sa responsabilité de les préparer aux carrières de l’avenir déjà en demande". Marymount entend attirer des étudiants avec des cours et programmes plus populaires, selon un porte-parole qui a déclaré à Fox News que l’université "réaffectera les ressources de ces programmes vers d’autres qui profitent davantage aux étudiants et reflètent leurs intérêts".

La théologie n’attire que peu même dans une université catholique

Aucun plan de réaffectation n’a encore été dévoilé, mais le classement des majors de Marymount par le magazine U.S. News indique qu’aucun des enseignements supprimés ne fait partie des dix diplômes universitaires les plus populaires proposés par Marymount en 2021, parmi lesquels on trouve notamment les soins infirmiers (21 % d’intérêt), l’administration 4et la gestion d’affaires (15 %) ou les technologies de l’information (14 %). Le dixième programme le plus prisé, les sciences politiques, n’intéresse que 3 % des étudiants. 74 étudiants suivent actuellement les matières et le programme qui seront supprimés, sur environ 4 000, soit à peu près 1,85 %.

Cette décision montre, selon le Washington Post, la vulnérabilité constante des sciences humaines dans l’enseignement supérieur à une époque où une forte pression s’exerce pour délivrer des diplômes que de nombreux étudiants et familles perçoivent comme davantage précieux sur le marché du travail. Le Post souligne qu’une autre université affiliée à l’Église catholique, la Saint Mary du Minnesota, a annoncé en mai dernier qu’elle supprimerait progressivement la théologie, l’histoire, l’anglais et huit autres matières du premier cycle (le bachelor, qui dure quatre ans).

Les enseignants continueront à offrir les cours basiques dans ces disciplines et dans des matières transversales dans d’autres majors, selon la lettre de l’université qui déclare qu’elles "sont au cœur de [sa] mission et [son] identité en tant qu’université catholique", mais cette exception n’apaise pas leur colère ni celle des étudiants. C’est le cas d’Adam Kovach, professeur de philosophie qui dénonce des changements non pensés : "Nous n’avons pas vu de preuve que ces changements entraîneraient des économies qui pourraient tout aussi bien être réalisées sans la fermeture des programmes. La stratégie semble être de faire naufrage d’abord et de découvrir quoi construire plus tard."

Les humanités "offrent aux gens une chance de se plonger profondément dans les questions et de réfléchir de manière critique à une variété de questions dans le monde", renchérit Holly Karapetkova, professeur d’anglais, auprès de NBC4 Washington. Sa collègue Susan Agolini, qui enseigne la biologie, abonde dans son sens en soulignant que "la diversité des idées sur les campus est vraiment importante que ces programmes font vraiment [des] étudiants de meilleurs étudiants".

L’université fondée en 1950 indique que les étudiants déjà inscrits pourront terminer leurs cursus.

Jean Sarpédon

Crédit image : Shutterstock/ Kevin McGovern

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