Une théologienne propose un partenariat entre les hommes et les robots dans l’église, ça vous tente ?

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BlessU-2 peut vous bénir en 5 langues et SanTo vous éclairer avec des versets bibliques. Vous voulez devenir leur partenaire ?

Si vous vous rendez à Wittenberg, vous pourrez être accueilli par BlessU-2, un robot-pasteur mis en place par une église allemande à l’occasion des 500 ans de la Réforme. Ailleurs, SanTo répondra à vos questions par des références bibliques.  Mais comment réagit le public quand l’intelligence artificielle d’invite dans l’Église ?

BlessU-2 peut bénir les fidèles qui viennent à sa rencontre en 5 langues. Il commence par demander à la personne si elle souhaite qu’on lui parle avec une voix d’homme ou de femme. Celle-ci peut communiquer avec lui grâce à un écran tactile sur son torse. Quand le robot sait quelle type de bénédiction recherche la personne, il lève ses mains, qui s’éclairent, et il partage sa bénédiction. BlessU-2 peut même imprimer cette bénédiction si vous le souhaitez.

Stephan Krebs, de l’église protestante de Hesse et de Nassau, explique qu’il a souhaité « susciter un débat ». Il précise que l’objectif n’est pas de « robotiser notre travail d’église, mais voir si nous pouvons apporter une perspective théologique à une machine ».

« Nous voulions que les gens se demandent s’il est possible d’être béni par une machine ou s’il faut un être humain. [...] L’idée est de susciter un débat. Les gens de la rue sont curieux, amusés et intéressés. Ils sont vraiment ravis et très positifs. Mais à l’intérieur de l’église, certaines personnes pensent que nous voulons remplacer les pasteurs humains par des machines. Ceux qui sont proches de l’église sont plus critiques. »

SanTo est quant à lui un petit robot d’une quarantaine de centimètres. Ce Sanctified Theomorphic Operator a été conçu par Gabriele Trovato pour soutenir les personnes âgées dans leur solitude. Il répondra à vos questions par des références bibliques. Par exemple, si vous lui parlez de votre inquiétude, il pourra vous répondre :

« D’après l’Évangile selon Matthieu, ne vous inquiétez pas pour demain, car demain s’inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. »

Ilia Delio, soeur franciscaine, titulaire de deux doctorats et d’une chaire de théologie, envisage, quant à elle, un « partenariat entre les hommes et les robots ».

« Nous avons tendance à penser soit l’un, soit l’autre : c’est nous ou les robots. Mais il s’agit de partenariat, pas de remplacement. Ce peut être une relation symbiotique - si on l’aborde de cette façon. »

Face à cet engagement des robots dans le domaine de la foi, Kevin Kelly, chrétien et cofondateur du magazine Wired, s’interroge.

« Il y aura un moment dans le futur où ces êtres libres que nous avons créés nous diront : ‘Je crois en Dieu. Que dois-je faire ?’ À ce stade, nous devrions avoir une réponse. »

Lui a trouvé une réponse, développer un « catéchisme pour les robots ». Vaste programme.

M.C.

 


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