Une situation de plus en plus complexe et dangereuse dans l’est de la RDC
Quatre personnes sont mortes dans une attaque menée par un groupe rebelle dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’armée congolaise ne parvient pas à endiguer la flambée des violences de ces groupes hostiles au gouvernement, qui abat sa haine contre les populations locales, majoritairement chrétiennes.
"Beni est en train de devenir un océan de larmes. Nous avons besoin de paix."
Tel est l’appel de l’évêque anglican de Beni, dans la province du Nord-Kivu dans l’est de la RDC. Ce cri du cœur vient alerter sur la situation que subissent les populations congolaises dans la région, riche en minerais.
De nombreux groupes opposés au gouvernement de Félix Tshisekedi s’attaquent aux populations locales. Le soir du 8 mars, le groupe des Forces démocratiques alliées (ADF) ont lancé une violente attaque contre le village de Ngite dans le territoire de Beni, assure ICC.
Bilan : quatre morts et une population encore un peu plus traumatisée. "Les terroristes ont encerclé les propriétés avant de tuer les victimes. J'ai passé la nuit dans une maison à moitié brûlée. Ce village a été attaqué à plusieurs reprises. L'année dernière, en février 2024, de nombreux enfants sont devenus orphelins à la suite d'une attaque similaire", témoigne l’un des survivants, Osée Kambale.
Il s’agit d’une énième exaction du groupe ADF. Le 7 juin 2024, ses membres avaient décapité 60 chrétiens dans les villages de Masala dans le Nord-Kivu. Quelques mois plus tôt, en mars, l'ADF avait exécuté 13 chrétiens et brûlé une douzaine de maisons pendant le dimanche des Rameaux à Mulekera dans le Nord-Kivu.
En effet, alors que le mouvement du M23 a mené une offensive depuis mi-janvier sur les villes de Goma et de Bukavu, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) peinent à démontrer l'efficacité de leurs actions. Les menaces se multiplient sur les populations avec la présence de ces factions hostiles au gouvernement dans cette région.
Les églises chrétiennes poursuivent leurs actions pour trouver une solution à ces conflits, notamment par le dialogue entre ces groupes armés et le gouvernement actuel.
Selon la BBC, le pays compte environ 49% de catholiques, 35% de protestants et de fidèles affiliés aux Églises de réveil, moins de 10% de kimbanguistes (Église chrétienne née au Congo) et une minorité de musulmans (moins de 10%).
Germain Gratien
