Une première manifestation à Paris en soutien aux chrétiens du Nicaragua
Ce mercredi 8 janvier à 18h30, des dizaines de personnes se sont réunies à paris non loin de l’ambassade du Nicaragua pour dénoncer la persécution du régime de Managua envers les chrétiens. "Une première étape" selon les organisateurs, qui ne comptent pas s’arrêter là.
"C’est un beau succès", sourit Thibault van den Bossche, un des organisateurs de la manifestation. À l’initiative de l’ECLJ (European Center for Law and Justice), une ONG de défense des droits de l’homme basée à Strasbourg, des dizaines de personnes ont rempli mercredi 8 janvier la place du Chancelier Adenauer, à une centaine de mètres de l’ambassade du Nicaragua en France.
Plusieurs intervenants se sont succédé au micro. D’abord, Thibault van den Bossche, chargé de plaidoyer de l’ECLJ et co-auteur d’un rapport sur la persécution des chrétiens au Nicaragua. Pour lui, "le Nicaragua s’enfonce de plus en plus dans la dictature". En effet, le président Daniel Ortega au pouvoir depuis 2007 continue une politique d’éradication de toute forme de culte chrétien de l’espace public, interdisant les célébrations et les processions. De nombreux prêtres et pasteurs ont été contraints à l’exil et une véritable chape de plomb s’est abattu sur les 7 millions de Nicaraguayens, dont 80% sont chrétiens.
"On a insisté sur la solidarité des chrétiens de France envers les chrétiens du Nicaragua, explique Thibault van den Bossche, car ce qui est alarmant, c’est que peu de gens savent ce qu’il se passe pour les chrétiens au Nicaragua."
Le chargé de plaidoyer se veut encourageant, le pays d’Amérique centrale étant "sous les radars" de plusieurs institutions internationales dont les Nations unies. "Notre but c’est qu’il y ait des vraies actions qui soient prises", poursuit-il.
Quelques représentants politiques étaient présents, notamment la député Renaissance Eléonore Caroit qui a déposé en février 2024 une proposition de résolution à l’Assemblée nationale au sujet du respect des droits des chrétiens au Nicaragua. Le député européen Nicolas Bay avait aussi fait le déplacement.
La manifestation s’est conclue au bout d’une heure par une prière. "On espère continuer, on va organiser des événements à l’ONU, auprès de l’Union européenne, de l’Assemblée nationale", conclut Thibault van den Bossche, décidé à alerter l’opinion publique sur la répression du régime sandiniste.
Plusieurs rendez-vous sont désormais pris, notamment en mars avec un examen de la situation au Nicaragua par le Conseil des droits de l’homme à l’ONU.
Jean-Benoît Harel
