Une majorité de pasteurs américains estime que les leaders chrétiens responsables d’abus sexuels devraient démissionner
Une étude menée par Lifeway Research révèle qu’une majorité significative de pasteurs protestants américains estime qu’un pasteur responsable d’abus sexuel devrait se retirer du ministère de façon permanente que la victime soit un enfant ou un adulte.
Lifeway Research, basée à Nashville, est une entreprise qui « assiste et fournit aux dirigeants d’église des informations et des conseils pour améliorer la santé et l’efficacité de l’église » qui produit régulièrement des études liées à la vie de l’église.
Alors que de nombreuses congrégations chrétiennes dans le monde chez les catholiques comme chez les protestants, tentent de trouver des solutions pour mettre un terme aux abus sexuels perpétrés dans les églises et trouver des réponses appropriées, Lifeway Research a publié, mardi 22 juin, une étude qui s’intéresse au point de vue des pasteurs sur les abus sexuels commis par des leaders chrétiens. Une étude menée de septembre à octobre 2020 avec la contribution de 1 007 pasteurs protestants américains.
Elle révèle qu’une grande majorité de pasteurs estiment qu’un pasteur responsable d’abus sexuel ou d’agression sexuelle devrait démissionner de ses fonctions. « La plupart des pasteurs actuels pensent que la fonction de pasteur est incompatible avec le fait d’avoir agressé sexuellement une autre personne », a déclaré le directeur exécutif de Lifeway Research, Scott McConnell.
Il ajoute toutefois que « cela ne signifie pas qu’ils croient que ces comportements sont au-delà du pardon de Dieu », mais qu’ils pensent que « les abus sexuels sont une disqualification permanente de la direction du ministère ».
Ainsi, plus de 4 pasteurs protestants sur 5, soit 83% d’entre eux, déclarent que si un pasteur commet des abus sexuels sur des enfants, cette personne devrait se retirer définitivement du ministère public. Pour 2%, le temps d’absence devrait être d’au moins dix ans, tandis que 3% estiment que cinq ans seraient suffisant, et les 3% restant pensent que le temps d’absence devrait être de seulement deux ans.
En ce qui concerne, les agressions sexuelles perpétrées sur des adultes, une majorité considérable de pasteurs, 74% d’entre eux, est également favorable à un retrait permanent du ministère public. Une personne sur 20 déclare que l’absence devrait être d’au moins dix ans (5 %), d’au moins cinq ans (5 %) et d’au moins deux ans (5 %).
Le résultat de cette enquête fait écho à une nouvelle résolution adoptée par la Convention baptiste du Sud lors de leur récente réunion annuelle, le 15 juin dernier. Elle prévoit que « toute personne qui a commis des abus sexuels est définitivement inapte à exercer la fonction de pasteur ».
« Nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour servir les baptistes du Sud dans le but de rendre les églises sûres pour les survivants et à l’abri des abus » a affirmé Daniel Patterson, président en intérim de la Commission d’éthique et de la liberté religieuse de la Convention baptiste du Sud, à Christianity Today.
Pour Scott McConnel, une agression sexuelle est à la fois « un pêché violent et un crime ». « C’est le contraire de l’amour, de l’attention et du respect envers l’autre que la Bible enseigne » affirme-t-il. Il ajoute que « le rôle du pasteur a des normes incroyablement élevées dans la Bible », y compris le fait que les leaders doivent être « au-dessus de tout reproche ».
Camille Westphal Perrier