Une nouvelle étude menée par deux chercheurs de l’Institut Wellcome Trust Sanger en Grande-Bretagne conclut que les Libanais seraient des descendants des Cananéens bibliques.
Pour arriver à cette conclusion, les archéologues ont séquencé l’ADN présent dans les os de cinq personnes cananéennes ayant vécu dans la région pendant l’âge de Bronze. Ces personnes seraient décédées dans l’ancienne ville biblique de Sidon. Leurs squelettes sont datés de 3 750 à 3 650 ans. Les analyses génétiques ont ensuite été comparées à celles de 99 libanais actuels, et celles de plus de 300 autres personnes ayant vécu dans l’Antiquité, rassemblées dans une base de données. Les conclusions publiées le 27 juillet dans l’American Journal of Human Genetics, suggèrent que les libanais d’aujourd’hui seraient des descendants des cananéens.
Le Proche-Orient est souvent décrit comme le berceau de la civilisation. Les cananéens de l’âge du bronze, plus tard connus sous le nom de Phéniciens, ont introduit de nombreux aspects de la société que nous connaissons aujourd’hui : ils ont créé le premier alphabet, ont établi des colonies dans la Méditerranée et ont été mentionnés à plusieurs reprises dans la Bible.
Selon les archéologues Marc Haber et Chris Tyler-Smith,
« L’ascendance cananéenne était répandue dans la région, et plusieurs groupes probablement culturellement différents partageaient le même fond ancestral. »
Leurs études ont révélé un « chevauchement large » entre l‘ADN des cananéens et celui des libanais. Plus de 90% de l’ascendance libanaise actuelle pourrait être originaire des cananéens, avec une petite proportion supplémentaire provenant d’une population eurasienne différente.
Le docteur Claude Doumet-Serhal, co-auteur et directeur du site d’excavation de Sidon au Liban, a déclaré :
« Pour la première fois, nous avons des preuves génétiques pour une continuité substantielle dans la région, de la population cananéenne de l’âge du bronze jusqu’à nos jours. Ces résultats concordent avec la continuité observée par les archéologues. Les collaborations entre les archéologues et les généticiens enrichissent énormément les deux domaines d’études et peuvent répondre aux questions concernant l’ascendance de manière à ce que les experts dans aucun domaine ne puissent répondre seuls. »
Selon les scientifiques, cette découverte réfute le récit biblique. Ils estiment en effet que la Bible « rapporte la destruction des villes cananéennes et l’anéantissement du peuple », s’appuyant sur le texte de Deutéronome 20:16-17.
Quant aux villes de ces peuples que l’Eternel votre Dieu vous donne en possession, vous n’y laisserez pas subsister âme qui vive. Vous exterminerez totalement pour les vouer à l’Eternel les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens, comme l’Eternel votre Dieu vous l’a ordonné...
Mais pour le Rabbi Pinchas Winston, interrogé par Breaking Israel News, non seulement cette découverte ne réfute pas la Bible mais elle la confirme.
« Malgré les commandements de la Torah, même dans les temps bibliques, les cananéens n’ont pas été anéantis […] Les israélites ont été autorisés à faire des accords avec eux, leur permettant de restant dans le pays. S’ils fuyaient en dehors du pays, ce n’était pas après avoir été chassés. »
Cependant les gens de Manassé ne réussirent pas à déposséder les habitants de ces villes et les Cananéens se maintinrent dans le pays. Même lorsque les Israélites eurent accru leur puissance, ils leur imposèrent des corvées, mais ne les dépossédèrent pas.
Josué 17:12-13
Les hommes de Manassé ne dépossédèrent pas les habitants de Beth-Cheân, de Taanak, de Dor, de Yibleam, de Meguiddo et des localités qui dépendaient de ces villes. Les Cananéens continuèrent donc à se maintenir dans cette région. Lorsque les Israélites furent devenus plus forts, ils leur imposèrent des corvées, mais ils ne les dépossédèrent pas.
Juges 1:27-28
La rédaction
Crédit image : Excavation Sidon-Dr Claude Doumet Serhal