Ouija est un jeu consistant à communiquer avec les esprits en utilisant une planche. Il en existe une version dite chrétienne qui permettrait de communiquer avec le Saint-Esprit. Un prêtre catholique a récemment mis en garde contre ce que les participants considèrent comme un portail spirituel, et dénoncé le recours à des symboles pouvant induire en erreur des chrétiens.
Au cours d’une interview accordée à l’émission « News Nightly » d’EWTN, le prêtre exorciste Ernesto Caro du diocèse de Monterey au Mexique, a qualifié de « piège du diable » le jeu « The Holy Spirit Board by Holy Spirit Games - Christian Religious Talking Board for Seance with Planchette » (La planchette du Saint-Esprit par les Jeux du Saint-Esprit - Tableau religieux chrétien pour la séance [spirite] avec planchette).
Le jeu s’inspire d’Ouija, un divertissement consistant à se placer autour d’une place sur laquelle sont disposés des lettres et des chiffres, ainsi que les mots « Oui », « Non » et « Au revoir », et à poser sa main sur un objet pointu, la goutte. Le nom du jeu est d’ailleurs un mot-valise combinant le « oui » et le « ja » (« non » en allemand). Les participants invoquent des esprits qui leur répondraient en déplaçant la goutte sur les lettres, chiffres et mots.
« Communiquer avec Dieu et non les démons avec une planche »
Sa version dite chrétienne, est présentée comme un moyen d’aider les gens à parler directement à Jésus-Christ. « OBTENEZ LES RÉPONSES DONT VOUS AVEZ BESOIN ! - Le tableau du Saint-Esprit peut répondre à toutes les questions les plus importantes de la vie, directement de l'homme lui-même », déclare la publicité pour le jeu qui se présente explicitement comme un moyen d’accéder au Paradis et non pas aux fantômes et aux démons, contrairement à d’autres planches.
Pour le père Ernesto, ce jeu peut ouvrir des portes dangereuses pour les participants et souligne que le Catéchisme de l’Église catholique déconseille fortement les jeux spirites ou de divination, interdits dans la Bible. Le prêtre a ajouté que les joueurs pourraient croire à tort qu’ils communiquent avec Dieu : « Si l’objet pointu bouge seul, faites attention ! Ce n’est pas Dieu qui bouge, c’est le diable. »
Selon des études en laboratoire, la goutte est inconsciemment mue par le joueur dont le cerveau crée des images en fonction des questions posées aux esprits, et le corps réagit en déplaçant la pointe. Il s’agirait d’un effet idéomoteur constaté par le mouvement des yeux des joueurs vers les lettres, chiffres et mots avant même que la pointe ne soit dirigée vers elles. Lors d’exercices avec des yeux bandés, les résultats ont été ceux qu’auraient obtenus des personnes analphabètes. Toutefois, sa popularité témoigne d’une attirance pour le monde de l’occulte.
Début mars dernier, 28 jeunes filles d’une même école en Colombie ont dû être hospitalisées après avoir fait des crises d’anxiété ou s’être évanouies. Selon leurs parents, leurs malaises étaient liés à leur utilisation d’Ouija. Une infirmière de l’hôpital local a affirmé que tous les jours arrivaient trois ou quatre enfants évanouis, avant d’ajouter :
« Parents, il faut bouger, enquêter sur ce qui se passe à l’école, parce que ça ne peut pas continuer. »
Jean Sarpédon