Un prêtre américain détourne 40 000 € de sa paroisse pour jouer en ligne

pretre_americain_detourne_40000_paroisse_jeux

Le père Lawrence Kozak sera convoqué le 13 juin pour avoir détourné environ 40 000 € appartenant à sa paroisse. Il a utilisé les fonds pour satisfaire sa passion du jeu en ligne. Malgré des efforts pour sortir de sa dépendance, il aurait dépensé plus de 200 000 € au total.

Il s’agit de Pokémon Go, Candy Crush ou encore de Fruit Party. Ces jeux en ligne disponible sur nos téléphones portables totalisent des centaines de millions de téléchargements.

Des jeux d’apparence inoffensive qui peuvent devenir une véritable drogue, et sont même bien souvent conçus pour cela. Sur le modèle du freemium, utiliser ces applications est gratuit mais il sera nécessaire de payer pour débloquer des niveaux plus rapidement, gagner plus de récompenses ou accéder à des bonus spéciaux.

C’est ainsi qu’un prêtre de Pennsylvanie, au nord-ouest des États-Unis, est tombé dans une spirale de dépendance à ces jeux.

Jouant depuis plusieurs années, il aurait dépensé environ 200 000 € dans ces divers jeux sur son téléphone. Or, le curé de la paroisse Saint Thomas More de Pottstown, le père Lawrence Kozak aurait utilisé la carte de crédit de la paroisse pour satisfaire sa frénésie du jeu pour un montant de 40 000 €.

Entendu par la police, il aurait expliqué qu’il n’est pas "un homme de détail", mais qu’il avait auparavant consulté un thérapeute pour tenter de soigner son addiction, qu’il traîne depuis 2016. Addiction apparue juste après un traumatisme crânien survenu lors d’un accident de voiture.

Le média The Pillar a interrogé un expert des jeux vidéo, Chris Floyd, qui a passé de longues années à travailler pour ces jeux, qui visent ouvertement à devenir addictif et à pousser les joueurs à dépenser des sommes parfois très importantes.

Ainsi, il relève que "les jeux sont conçus de manière à vous inciter à payer ce que nous appelons des microtransactions, c'est-à-dire un petit peu à la fois pour de petites choses. L'essentiel est que vous puissiez hypothétiquement continuer à payer continuellement. Il s'agit de jeux destinés à être joués pendant de nombreuses années".

"Candy Crush est un excellent exemple de jeu qui s'adresse à un très, très large public et auquel on peut jouer par petites tranches de temps. Ces jeux deviennent ce que nous appelons des 'jeux de style de vie', c'est-à-dire qu'ils font partie de la routine quotidienne de s'asseoir et de jouer un peu à Candy Crush".

Le spécialiste évoque également l’influence des hormones de récompense, très stimulées lors de ces jeux, qui offrent des étoiles ou de l’argent virtuel, ce qui satisfait le circuit hormonal des utilisateurs.

Néanmoins, la sentence de Christ Floyd est sans appel : "Je ne pense pas qu'il y ait un monde où l'expérience d'un jeu vidéo vaille 40 000 ou 400 000 dollars ou quoi que ce soit d'autre". Le père Lawrence Kozak, lui, attendra celle de la justice américaine, après son audience ce jeudi 13 juin.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock / Small365

Dans la rubrique internationale >



Les nouvelles récentes >