Un pasteur et son épouse acquittés en Algérie
Le pasteur Ahcene et son épouse ont été acquittés par la justice algérienne le 30 juin dernier. Le couple risquait un an de prison pour avoir organisé des cultes sans autorisation.
"C’est une bonne nouvelle pour moi, pour ma femme et pour mon église", a déclaré le pasteur Ahcene à l'annonce du verdict. Le 30 juin dernier, la justice algérienne a acquitté ce pasteur et son épouse qui risquaient un an de prison pour "tenue de culte sans autorisation préalable".
"Je remercie le Seigneur et tous ceux qui m’ont soutenu dans cette épreuve et qui ont prié pour moi."
Le couple est à la tête d'une église située à Ait-Douala (aussi appelé Béni-Douala NDLR) dans la province de Tizi Ouzou. En avril 2023, leur église pourtant affiliée à l'Église Protestante d’Algérie (EPA) a été contrainte de fermer sous la pression des autorités.
Le pasteur explique que dès novembre 2021, il a commencé à recevoir des menaces de la police. "Ils m'ont demandé de leur fournir une autorisation de pratiquer la religion chrétienne, menaçant de m'arrêter si je continuais à célébrer des offices sans cette autorisation", a-t-il souligné. Des propos rapportés par l'ONG Portes Ouvertes.
Comme le souligne l'ONG "les lois qui régissent le culte non-musulman restent une épée de Damoclès pour l’Église en Algérie". Aujourd'hui, sur les 47 églises de l'EPA seulement 4 sont encore ouvertes. "Nous ne pouvons pas toujours donner leurs noms mais ils ont besoin de vos prières", affirme Portes Ouvertes évoquant le cas du pasteur Youssef Ourahmane qui avec cinq autres chrétiens de l’église de Tizi Ghenif attend "le verdict de la Cour Suprême".
L’Algérie, classée 15e dans l’Index de Portes Ouvertes, est l'un des pays où la persécution a le plus augmenté l'année dernière. Connu pour "ses grandes églises de chrétiens d’arrière-plan musulman" qui pouvait se réunir librement, depuis 2017, le pays fait face à une campagne politique qui vise à restreindre la liberté de culte des non-musulmans.
Camille Westphal
