
Le sang continue de couler sans discontinuer en Haïti. Au moins 22 personnes ont perdu la vie dans une attaque de civils armés dans la localité de Préval au nord-ouest du pays. Parmi eux, le pasteur Jacques Brutus, une figure bien connue des habitants.
La foule était nombreuse ce vendredi 23 mai pour participer aux funérailles du pasteur Jacques Brutus, le vendredi 23 mai 2025, en l’Église Baptiste Ében-Ézer de Saint-Marc.
Quelques jours plus tôt, le mardi 20 mai, des civils armés appartenant à une force de résistance ont tué plus de vingt personnes, dont le pasteur et éducateur Jacques Brutus.
Selon Bertide Horace, porte-parole de la Commission de dialogue, de réconciliation et de conscientisation pour sauver l’Artibonite au média Rezo Nodwes, les membres de la coalition ont envahi l’enceinte de l’Église Baptiste Maranatha de Préval et y ont assassiné environ 14 fidèles avant de les décapiter.
Mais la cruauté ne s’est pas arrêtée là. Les bandits, qui s’autoproclament défenseurs du peuple ont incendié une dizaine de maisons ainsi que des installations de moulins à riz. Les cadavres de huit autres paysans ont été traînés dans les rues, avant que les voyous ne brûlent les corps.
Lors de l’enterrement, une délégation du Comité d’avancement de Préval et de ses environs (CAPE) a précisé au Nouvelliste :
"Les forces du mal ont fait irruption dans notre localité, à Préval, et des assassins, munis d’armes à feu et de machettes ont surgi telle une bande de loups affamés, assoiffés de sang, s’attaquaient à de paisibles citoyens. Ils ont tué sans distinction d’âge et de sexe, tous ceux et toutes celles qu’ils ont pu rencontrer."
La famille du pasteur a salué sa mémoire. Selon son neveu, Onondieu Brutus, son oncle "savait pertinemment les dangers qu’il courrait en exposant continuellement sa vie face aux monstres à visage d’hommes. Il a bravé avec courage la machine infernale de l’insécurité que nos leaders sans scrupule nous ont imposée".
Depuis plusieurs décennies, le pays des Caraïbes est plongé dans un cercle de violence de plus en plus intolérable. Les civils organisés en groupes armés répondent aux gangs, alors que les autorités civiles sont impuissantes à arrêter cette spirale infernale.
Germain Gratien