Un missionnaire américain pourrait être accusé de « génocide » après avoir approché une tribu isolée au Brésil

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Après John Chau chez les Sentinelles, un nouveau missionnaire est accusé de mettre en danger une tribu isolée au Brésil.

En décembre, Steeve Campbell, missionnaire américain, est entré sur le territoire des Hi-Merimas, une tribu indigène du Brésil qui refuse tout contact avec la société. Selon le Département des Affaires Indigènes du gouvernement brésilien (FUNAI), cette action a exposé la tribu à des maladies, voire à la mort. La Folha de Sao Paulo rapporte les propos de Bruno Pereira, coordinateur général des Indiens isolés :

« Il pourrait être accusé du crime de génocide en exposant délibérément la sécurité et la vie des mérimas. »

Cette tribu comptait 1000 personnes en 1943 et entretient des relations hostiles avec les autres indigènes. Steeve Cambell vit avec sa famille au sein d’une tribu voisine, les Jamajadis, depuis 1963. Ses parents étaient également missionnaires. Il apporte son aide sur les plans médical et mécanique. Avec ses parents et ses enfants, il travaille à une traduction de la Bible en langage jamajadi. Mais sa présence sur place n’est pas officiellement autorisée, voire même controversée. Pereira rappelle que « leur système immunitaire n’est pas préparé à une simple grippe ou à une conjonctivite ».

Steeve dit être entré par erreur dans un des campements de la tribu Hi-mérima, récemment abandonné, alors qu’il enseignait à la tribu Jamajadi l’utilisation du GPS. Mais selon le porte-parole de la FUNAI, il s’agit d’une « violation des droits ».

« C’est un cas de violation des droits et d’exposition au risque de décès pour une population autochtone isolée. Même s’il n’y a pas eu de contact direct, le risque de transmission de maladies aux personnes isolées est élevé. »

Face au contexte politique brésilien et suite à la nomination d’un pasteur évangélique au poste de Ministre en charge des Affaires Indigènes, Reuters s’inquiète du risque d’augmentation de ces tentatives de contact par des missionnaires . L’actuel gouvernement brésilien remet effectivement en question la politique d’isolement, qui était la ligne de conduite des 30 dernières années. Damares Alves, ministre des Droits de l’homme, de la Famille et des Femmes, explique ce qui pourrait désormais être fait :

« On commencerait progressivement à entrer en contact avec ces peuples, sans aucune agression de leur culture, en respectant les spécificités, en respectant même les peuples isolés. [...] Cela permet aux gens d’interagir lentement avec les indiens du Brésil. »

Selon The Guardian, le nouveau président souhaite autoriser l’exploitation minière et agricole sur les réserves indigènes, allant jusqu’à comparer les indigènes à des « animaux de zoo ».

« Pourquoi au Brésil devons-nous les garder comme détenus dans des réserves, comme s’il s’agissait d’animaux d’un zoo ? »

M.C.


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