Dans un récent entretien avec Vatican News, Mgr Pavlo Honcharuk, évêque catholique latin du diocèse de Kharkiv-Zaporija en Ukraine, a évoqué le quotidien des civils sous les bombes. "La situation est très difficile, il y a aussi beaucoup de fatigue, mais nous résistons" a-t-il déclaré.
Aujourd'hui, vendredi 31 mai, cela fait 828 jours que la Russie a déclaré la guerre à l'Ukraine. Dans la ville de Kharkiv, les civils sont confrontés à d'"incessantes" attaques aériennes de l'armée russe qui les contraint à se déplacer, rapporte l’ONU.
C'est ce dont témoigne l’évêque catholique latin du diocèse de Kharkiv-Zaporija, Mgr Pavlo Honcharuk. Dans un entretien avec Vatican News publié le 29 mai dernier, il évoque une situation "très difficile" malgré la volonté de la population de résister.
"La situation est très difficile, il y a aussi beaucoup de fatigue, mais nous résistons"
Le religieux explique que des bombes tombent sans cesse sur les civils. Ce qu'ils appellent des "douches de choc", provoquent des "cratères de huit mètres de profondeur".
"Lorsqu'une bombe d'une tonne et demie arrive, elle laisse un cratère de huit mètres de profondeur et de trente mètres de diamètre. [...] Ici, Kharkiv reçoit tous les jours ce que l'on appelle des douches de choc."
"Nous ne voulons pas la guerre"
Au début du conflit armé, beaucoup d’Ukrainiens sont partis de la ville de Kharkiv, après avoir vu les troupes russes pénétrées dans la zone. L’évêque rappelle que l’armée ukrainienne a ensuite combattu les Russes permettant à la population de revenir chez elle. "La vie a repris son cours. Les magasins, les restaurants, les cafés, les pizzerias, les coiffeurs, les salons de beauté ont recommencé à fonctionner" a-t-il déclaré.
Aujourd'hui, ils sont nombreux à quitter une nouvelle fois leur domicile. "Certains, les larmes aux yeux, m'ont dit: 'Nous ne voulons pas partir, mais nous comprenons que nous devons le faire'" rapporte le religieux.
"Nous ne voulons pas la guerre" a-t-il continué en proclamant leur droit à la vie dans un pays "libre et indépendant".
"Nous ne voulons pas la guerre. C'est sans équivoque. Même nos militaires le disent : nous ne voulons tuer personne, nous voulons protéger notre peuple et nous voulons vivre, parce que c'est notre droit de vivre. Nous voulons vivre dans un pays libre et indépendant, et non comme des esclaves."
Le 21 mai dernier, l'ONU a indiqué que plus de 14 000 Ukrainiens avaient été déplacés dans la région de Kharkiv suite à un nouvel assaut de Moscou. Quatre jours plus tard, deux bombes guidées sont tombées sur un supermarché de bricolage "bondé de clients" dans la ville ukrainienne, selon la BBC. Au moins 15 personnes ont été tuées lors de cette attaque.
Mélanie Boukorras