Un évêque nicaraguayen en exil distingué par un prix pour son courage face à la persécution

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Mgr Rolando Álvarez a reçu le 15 mai le Prix pour la liberté John S. McCain de la part de l’Institut républicain international (IRI), basé à Washington. Réfugié au Vatican depuis quelques mois, cet évêque nicaraguayen condamné par le régime de Daniel Ortega a été salué pour son courage face à la persécution des catholiques dans son pays.

C’est le père Benito Martinez qui est venu recevoir au nom de Mgr Rolando Álvarez le prix John S. McCain, la plus haute distinction de l’Institut républicain international (IRI). Le prélat de 57 ans, évêque de Matagalpa et administrateur apostolique du diocèse d'Estelí, a passé un an en prison avant d’être rapatrié au Vatican avec l’aide des États-Unis, et se trouve en mauvaise santé du fait des conditions de sa détention au Nicaragua.

Il avait été arrêté en 2022 et condamné à 26 ans de prison pour trahison, suscitant de vives réactions des États-Unis et du Pape pour demander sa libération. Opposant au régime autoritaire de Daniel Ortega, il lui était reproché d’avoir parlé en public de la persécution de l’Église dans son pays.

Un régime hostile aux catholiques

Le président Daniel Ortega se montre de plus en plus répressif vis-à-vis des catholiques au Nicaragua, qui ne peuvent plus pratiquer leur foi librement. Tout comme Mgr Rolando Álvarez, quinze autres prêtres du pays également passés par les geôles nicaraguayennes ont trouvé refuge au Vatican.

Lui-même arrêté, insulté, battu et emprisonné pendant des mois, le père Benito Martinez a représenté Mgr Rolando Álvarez et a accepté cette distinction "au nom de tous les Nicaraguayens qui désirent vivre dans une société libre et démocratique". Il a raconté que sa famille au Nicaragua vit avec la police garée devant leur maison, surveillant chacun de leurs mouvements. Selon lui, l’Église du Nicaragua "vit les pires moments de son histoire depuis son arrivée il y a plus de 500 ans".

En 2022, le nonce apostolique au Nicaragua avait été expulsé par les autorités, symbole de la persécution active du régime d’Ortega. La même année, une vingtaine de religieuses de l'ordre des Missionnaires de la Charité, fondé par Mère Theresa et actif au Nicaragua depuis 1988, avaient été transportées en bus jusqu’à la frontière, et obligées de se rendre à pied au Costa Rica par la police nicaraguayenne selon la BBC.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Creative Commons / Wikimedia  

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