Un évêque chinois fête ses 40 ans de sacerdoce en réclusion

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Monseigneur Vincent Guo Xijing, ancien évêque auxiliaire du diocèse de Mindong dans le centre de la Chine, a célébré une messe à l’occasion de ses quarante ans de sacerdoce. Il vit désormais enfermé dans sa résidence et n’a pu distribuer la communion à ses fidèles qu’à travers la grille de sa maison.

C’est dans une résidence aux portes scellées et à la grille d’entrée cadenassée que vit désormais l’ancien évêque auxiliaire du diocèse de Mindong Mgr Vincent Guo Xijing. Dans une vidéo décrite par Asia News, on le voit célébrer la messe pour ses quarante ans d’ordination dans sa chapelle, également fermée pour empêcher les fidèles d’y assister. L’ancien évêque distribue la communion à ceux qui suivent la messe depuis l’extérieur de la résidence, à travers une grille verrouillée.

Il s’est retiré de sa charge d’évêque depuis cinq ans pour vivre dans la prière et est désormais obligé de se satisfaire d’une vie de prisonnier, les chaînes sur les bâtiments étant ostensibles.

Le tort de Monseigneur Vincent Guo Xijing ? Avoir démissionné en 2020 pour ne pas s’inscrire auprès des autorités communistes chinoises. Il avait alors assuré être "incapable de suivre l'époque et le style de l'Église en Chine". En effet, le Saint-Siège et la Chine communiste ont conclu un accord provisoire et secret en 2018, renouvelé depuis, visant à établir des relations apaisées entre les autorités chinoises et l’Église catholique.

Or, en Chine, l’Église catholique se divise en deux : l’Église officielle soumise aux autorités communistes et l’Église clandestine. Cette Église clandestine, qui refuse la mainmise de l’État sur la religion est historiquement très forte dans le nord du Fujian.

En 2018, le nouvel évêque de Mindong a été nommé par le pape François, avec la bénédiction du gouvernement de Xi Jinping. Ce dernier, Mgr Vincent Zhan Silu, opère actuellement un rôle décisif dans le rapprochement diplomatique entre les deux puissances. Il était par exemple présent à Rome en octobre 2024 lors du synode sur la synodalité, une rencontre internationale de toute l’Église catholique.

C’est à la suite du synode que son prédécesseur devenu trop gênant aurait connu une nouvelle répression. Dans le même temps, les autorités ont exercé des pressions sur les prêtres locaux pour qu'ils s'inscrivent auprès des "organismes officiels" imposés par le Parti communiste à l'Église de Chine.

Toutefois, certains fidèles chinois refusent de se soumettre au bon vouloir des autorités nationales. Comme le montre une vidéo, les gens continuent d'apporter des chapelets et des objets religieux pour qu'ils soient bénis par l’ancien évêque, qui sont passés et renvoyés à travers les barreaux de la porte d’entrée.

Germain Gratien

Crédit image : asianews.it

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