Un détenu doit être exécuté jeudi dans l’Oklahoma en présence d’un prêtre malgré l’avis défavorable des autorités pénitentiaires
Un Américain, condamné à la peine de mort pour avoir tué un couple de septuagénaires, doit être exécuté jeudi en présence d’un prêtre que les autorités pénitentiaires de l’Oklahoma souhaitaient initialement tenir à distance.
Scott Eizember, 62 ans, doit recevoir une injection létale à 10h au pénitencier de McAlester, dans le centre des Etats-Unis.
En 2005, il avait été condamné à la peine capitale pour le meurtre, deux ans plus tôt, d’un couple de personnes âgées. Selon un communiqué du procureur général de l’Oklahoma, il les avait « gardés captifs pendant des heures à leur domicile », avant d’abattre l’épouse puis de défoncer le crâne du mari avec son pistolet.
En septembre dernier, il avait reçu la visite d’un prêtre opposé à la peine de mort, Jeffrey Hood, un membre de l’Eglise vieille-catholique (qui a rompu avec Rome). Les deux hommes s’étaient liés et Scott Eizember avait souhaité que ce curé l’accompagne lors de son passage de vie à trépas.
Le 4 janvier, les responsables du pénitencier avaient refusé, mettant en avant le « militantisme » du prêtre susceptible selon eux de faire un esclandre pendant l’exécution.
Les deux hommes avaient alors saisi la justice, accusant ces responsables d' »hostilité envers la religion ».
« En effet, ils refusent à un prisonnier d’avoir le conseiller spirituel de son choix au moment le plus critique de sa vie: sa mort », avaient écrit leurs avocats.
Pour mettre un terme à cette procédure, les autorités pénitentiaires d’Oklahoma ont finalement accepté la présence de M. Hood, disant agir dans l’intérêt de la famille des victimes.
« Les proches des victimes sont prêtes à refermer la page et comprennent que cette plainte (...) risque de retarder l’exécution », a expliqué leur directeur Steven Harpe dans un communiqué.
Aux Etats-Unis, l’approche des exécutions suscite généralement des batailles judiciaires qui se concluent souvent à la dernière minute devant la Cour suprême des Etats-Unis. Depuis son remaniement par l’ex-président républicain Donald Trump, celle-ci refuse la plupart des recours des condamnés, à l’exception de ceux formulés au nom des libertés religieuses.
En 2021, elle avait ainsi accordé un sursis à un Texan qui voulait que son aumônier puisse apposer ses mains sur son corps lors de l’exécution.
La Rédaction (avec AFP)