Les services ukrainiens de sécurité (SBU) ont annoncé avoir perquisitionné mercredi des églises orthodoxes dépendantes du patriarcat de Moscou en Ukraine, alors que la pression se renforce contre cette branche en pleine invasion russe.
Selon le SBU, des « mesures de contre-espionnage » ont visé 19 monastères, cathédrales et églises dans plusieurs régions d’Ukraine. Il a justifié ces fouilles par un effort pour « contrer les activités subversives des services secrets russes » dans le pays.
Les services ukrainiens ont assuré avoir découvert « des passeports russes, de la littérature de propagande et des laisser-passer » émis par les autorités d’occupation.
« Dans ces publications, les représentants de la Russie nient l’existence du peuple ukrainien, de sa langue et de sa culture, et remettent en question l’état ukrainien », a indiqué le SBU dans un message sur Telegram.
L’Eglise orthodoxe dépendante du patriarcat de Moscou se trouve sous pression des autorités ukrainiennes depuis le début de l’invasion russe du pays lancée le 24 février.
Le président Volodymyr Zelensky avait annoncé début décembre son intention de remettre en question le statut de cette branche de l’Eglise orthodoxe et de limiter les activités des organisations religieuses affiliées à la Russie.
Des perquisitions visant la branche Moscovite avaient déjà été menées en novembre, notamment dans un célèbre monastère de la capitale, Kiev.
Ces dernières semaines, les autorités ont également introduit des sanctions contre une quinzaine de dignitaires de cette confession pour leurs prises de position en faveur de Moscou ou leur collaboration avec les forces d’occupation russes.
L’Ukraine, un pays dont la population est en majorité orthodoxe, est divisée entre une Eglise dépendant du Patriarcat de Moscou, qui a annoncé rompre ses liens avec la Russie fin mai du fait de l’invasion, et une Eglise indépendante de la tutelle russe.
Créée fin 2018, cette dernière a prêté allégeance au Patriarcat oecuménique de Constantinople, qui a son siège à Istanbul.
L’Eglise orthodoxe russe, dont le patriarche Kirill est un important soutien du président russe Vladimir Poutine, avait dénoncé les perquisitions menées en Ukraine comme un « acte d’intimidation » envers les croyants.
La Rédaction (avec AFP)