Turquie : une église se voit refuser l'obtention d'un terrain destiné à la construction d'un lieu de culte
Les autorités turques ont récemment rejeté une demande de la Fondation de l'Église protestante de Diyarbakir qui souhaitait acquérir un terrain à usage religieux pour y construire un lieu de culte.
La Fondation de l'Église protestante de Diyarbakir, une grande ville du sud-est de la Turquie, s'est vu interdire l'acquisition d'un terrain destiné à la construction de bâtiments religieux où elle prévoyait de bâtir un nouveau lieu de culte.
ADF International, qui représente la fondation dans cette affaire, a déclaré dans un communiqué de presse publié le 12 juillet que malgré des demandes répétées, les autorités rejettent ou ignorent systématiquement ses demandes pour obtenir des terrains destinés à la construction d'édifices religieux.
"Ils sont confrontés à un labyrinthe bureaucratique dans lequel les institutions de l’État transmettaient leurs demandes dans tous les sens, affirmant ne pas avoir l’autorité nécessaire pour accorder la demande d’utilisation des terres".
"Le terrain en question a été spécifiquement désigné pour un usage religieux, mais le gouvernement discrimine l’église parce qu’elle n’est pas associée à la religion préférée de l’État" a souligné Kelsey Zorzi, directrice du plaidoyer pour la liberté religieuse mondiale d'ADF International qui dénoncé une "discrimination flagrante".
"Ce que nous voyons en Turquie est une manifestation troublante de discrimination flagrante et fondée sur la foi à l’encontre des chrétiens."
L'église, créée en 2019, compte aujourd'hui plus d'une centaine de membres forcés de se réunir dans une salle devenue trop petite.
La Turquie est classée 50e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2024 de l'ONG Portes Ouvertes. Selon l'organisation, "le nationalisme turc et l’islam sont intrinsèquement liés, et quiconque pratique ouvertement une autre religion n’est pas considéré comme loyal. Toutes les églises sont régulièrement surveillées et soumises à divers contrôles, restrictions, difficultés juridiques et bureaucratiques.
Salma El Monser
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