Bonjour. C’est Gabriel Alonso. L’Évangile du jour nous conduit aujourd’hui dans Matthieu, au chapitre 19 et à partir du verset 16. Dans la plupart de nos versions, on trouve le titre de ce passage : « Le jeune homme riche et Jésus. » Jésus, face à cet homme qui lui pose des questions. En fait, il commence en demandant : « Maître, qu’est-ce que je dois faire de bon pour avoir la vie avec Dieu pour toujours ? »
Lis avec moi ce dialogue qui va suivre l’interrogation de ce jeune homme :
« Jésus lui répond : Pourquoi est-ce que tu m’interroges sur ce qui est bon ? Un seul est bon, c’est Dieu. Si tu veux entrer dans la vie avec Dieu, obéi aux commandements. L’homme lui dit : Quels commandements ? Jésus répond : Ne tue personne, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne témoigne pas faussement contre quelqu’un, respecte ton père et ta mère, aime ton prochain comme toi-même.
Le jeune homme lui dit : J’ai obéi à tout cela, qu’est-ce que je dois faire encore ? Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as et donne l’argent aux pauvres. Alors tu auras des richesses auprès de Dieu. Ensuite, viens et suis-moi. Mais quand le jeune homme entend cela, il s’en va tout triste parce qu’il possède beaucoup de choses.
Jésus dit à ses disciples : Je vous dis encore ceci : est-ce qu’un chameau peut passer facilement par le trou d’une aiguille ? Eh bien pour un riche, c’est encore plus difficile d’entrer dans le royaume de Dieu. Quand les disciples entendent cela, ils sont très étonnés et ils disent : Mais alors qui peut être sauvé ? Jésus les regarde et leur dit : Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible. »
Le Seigneur souligne donc le danger des richesses ! Mais attention à une chose : Jésus n’a pas dit qu’il est impossible aux riches de trouver le salut.
Dans Luc 19.9, il est question de Zachée, l’homme le plus riche de Jéricho, qui va trouver le salut en acceptant l’invitation de Seigneur.
Dans Matthieu 27.57, nous trouvons l’histoire de Joseph d’Arimathée qui est décrit dans le texte comme un homme étant riche, lui aussi trouve le salut. Les riches ne sont pas exclus. Être riche n’est pas un péché. Jésus souligne simplement les dangers des richesses, en tout cas, trois dangers distincts.
Le premier : les richesses encouragent une fausse indépendance, le sentiment de pouvoir faire face à toute éventualité de la vie et de pouvoir se sortir de toute situation et de tout obstacle. Ces sentiments peuvent conduire à une certaine arrogance. Arrogance que le Seigneur ne manque pas de souligner lorsqu’il avertit l’Église de Laodicée dans l’Apocalypse 3.17 et la reprend en disant ceci : « Tu dis : je suis riche, j’ai gagné beaucoup d’argent, je n’ai besoin de rien. Mais en fait, tu es malheureux, tu mérites la pitié, tu es pauvre, aveugle et nu, et tu ne sais même pas cela. » Donc un des dangers des richesses est de penser qu’on a finalement pas besoin de Dieu.
Le deuxième danger : les richesses enchaînent l’homme à ce monde. D’ailleurs, Jésus nous dit dans Matthieu 6.21 : « Oui, là où tu mets tes richesses, c’est là aussi que tu mettras ton cœur. » Tu connais peut-être mieux la version qui dit : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » L’homme riche pourrait avoir du mal à penser au monde futur tellement il est attaché à ses richesses dans ce monde. Cet homme-là aura du mal à mourir, en fait, oubliant que les choses visibles sont temporaires alors que celles qui sont invisibles sont éternelles.
Et enfin troisièmement : les richesses rendent l’homme égoïste. Il a beaucoup de richesses mais il veut davantage et n’est jamais totalement satisfait. Il veut toujours plus et devient avare ; plutôt que de donner aux autres, il garde tout pour lui-même, oubliant la règle cardinale de l’Évangile : Tu perds ce que tu gardes et tu gagnes ce que tu donnes !
Jésus n’est pas contre la richesse, mais il met en garde l’homme qui pense qu’il n’a pas besoin de Dieu parce qu’il est riche et parce qu’il peut solutionner tous les problèmes de sa vie ; alors que l’homme pauvre n’a nulle part où aller et se jette dans les bras du Seigneur.
Les disciples, qui trouvent sans doute que la barre est bien haute, disent à Jésus : « Mais alors qui peut être sauvé ? Pour les hommes, c’est impossible mais pour Dieu tout est possible », répond Jésus. Pour celui qui reconnaît qu’il ne plus rien de lui-même, qu’il est pécheur, que bien que riche, il ne peut pas s’acheter le salut, à celui-ci, riche ou pauvre d’ailleurs, il offre gratuitement le salut, la grâce de Dieu, le sacrifice de Jésus qui a payé le prix que demandait la loi du Père.
Cette grâce et ce sacrifice travaillent le cœur de ceux qui viennent à lui en confessant leur besoin du Sauveur. Peut-être que, comme Nicodème, tu viens à lui dans la nuit, dans la nuit de ta confusion. Confus peut-être par tout ce que tu as entendu, confus par tous tes essais manqués de mériter sa grâce, peut-être même par tes rêves de richesse qui t’ont emmené(e) loin de lui et loin des autres.
Peut-être que tu es cet homme riche et tu as besoin de ne pas te laisser prendre au piège que la richesse met sur ton chemin. Si tu as beaucoup, laisse le Seigneur te montrer ce qu’il attend de toi. Laisse le Seigneur orienter ton cœur dans la direction de ceux qui n’ont rien.
Peut-être que, toi, tu n’as pas grand-chose. Nous sommes frappés aujourd’hui par une économie fragile. Certaines personnes doivent choisir entre se chauffer ou se nourrir, certaines jeunes femmes élèvent seules leurs enfants. Le Seigneur connaît tes besoins et le Seigneur veut que certains d’entre nous soient la réponse aux prières de ceux qui souffrent.
Que ces paroles de Jésus touchent ton cœur. Quelle que soit ta situation économique, que tu sois riche ou pauvre, il est ta portion aujourd’hui, il est la réponse dont tu as besoin. Il est celui qui prend soin de toi et des tiens.
Seigneur, donne-nous d’être ce que tu veux que nous soyons : généreux, plein de compassion, et surtout à ton écoute, aujourd’hui et dans les jours qui viennent. Aide-moi à être la réponse à la prière de mon voisin. Ouvre mes yeux et rends-moi attentif aux besoins de l’autre. Je mets toute ma confiance en toi et non pas en mes richesses quelles qu’elles soient.
Amen!
Gabriel Alonso