Trois jours de prière après le massacre de 200 personnes au Burkina Faso

Trois jours de prière après le massacre de 200 personnes au Burkina Faso

Le samedi 24 août, la ville de Barsalogho au Burkina Faso a été la cible d'une attaque terroriste qui a tué plus de 150 personnes, dont 22 chrétiens, selon l’ONG Aide à l'Église en Détresse (AED). "Pour implorer la grâce de la conversion des cœurs et pour la réparation de toutes les atteintes à la vie humaine", Mgr Théophile Naré, évêque local, a décidé d’organiser un triduum de prière du jeudi 29 au samedi 31 août.

C’est l’attaque la plus meurtrière de l’histoire récente du Burkina Faso. Au moins 200 morts ont péri ce samedi 24 août dans une attaque djihadiste à Barsalogho, non loin de Kaya dans le nord du pays. Un collectif de proches des victimes évoque quant à lui plus de 400 morts et accuse l’armée d’avoir forcé les habitants à sortir de la ville, les exposant à une attaque d’un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda.

Selon l’ONG Aide à l’Église en Détresse, 22 chrétiens feraient partie des victimes de cette attaque inhumaine.

Face à ce drame, l’évêque catholique de la région s’est déplacé dès le dimanche à l’hôpital de Kaya et a déploré une "catastrophe humanitaire et sécuritaire" dans une interview avec Vatican News. Il décrit les déplacements de population en raison de l’insécurité qui transforment les villes en refuge pour les migrants. La ville de Kaya a par exemple, doubler voire tripler de population, estime-t-il.

Après une journée de deuil, ce mercredi 28 août, Mgr Théophile Naré a demandé l’organisation d’un triduum de prière du jeudi 29 au samedi 31 août. Selon un communiqué, des messes seront célébrées et des chapelets sont dits pour "implorer la grâce de la conversion des cœurs et pour la réparation de toutes les atteintes à la vie humaine, de tout le sang innocent versé comme de l'eau par les hommes".

Au-delà de la prière, l’évêque demande aux différentes parties de réaliser que "le malheur que nous vivons, qui nous fait si mal, en fait nous en sommes responsables". Il espère que les chefs religieux et coutumiers pourront s’asseoir autour d’une même table pour trouver une solution. "Parce que si les gens sont assis attendant que le gouvernement vienne éradiquer le mal en chassant les terroristes, ça risque de durer encore longtemps", regrette-t-il.

Ce pays d'Afrique de l'Ouest est aux prises avec le terrorisme islamiste depuis 2015. Le capitaine Ibrahim Traoré avait pris le pouvoir en septembre 2022 pour tenter d’endiguer ce problème mais, semble-t-il, sans succès.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock/ MattL_Images

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