Avant la guerre, alors que Meghrik voyageait dans un bus d’Alep vers Al-Qamishi dans le nord-est de la Syrie, des militants de Daech ont stoppé le véhicule pour un contrôle.
Trois combattants se sont alors introduits dans le bus pour vérifier les identités des passagers. Assis au fond, Meghrik est terrifié. Il sait que son patronyme est chrétien. Il a été élevé par des parents chrétiens, mais ne croit plus en Dieu. Il pense que le christianisme est ridicule. Quand les militants djihadistes lui demandent s’il est chrétien, il répond par la négative, mais sa réponse n’est pas reçue. Son nom révèle ses origines familiales.
Contraint de quitter le bus et de suivre les hommes en armes, Meghrik croise le regard des passagers apeurés et horrifiés. Au moment de cette arrestation, la guerre n’a pas encore commencé en Syrie, mais la réputation des combattants de Daech s’est déjà répandue. Torture, menace, pression et parfois meurtre, sont déjà les châtiments réservés aux “infidèles”.
Envoyé dans une maison à raqqa, Meghrik subit la torture. Il lui semble vivre un cauchemar. Il est finalement condamné à mort.
“Mais je ne suis pas chrétien, je ne crois pas ce que mes parents m’ont appris !”
Il est malgré tout ligoté, ses yeux sont bandés. On le conduit vers le lieu de son exécution. Il est jeté dans un trou.
“Au moment où ils m’ont jeté dans le trou pour me tuer, j’ai dit à Dieu : ‘Si tu existes, donne-moi s’il-te-plaît la chance de te connaître’.”
Avant de le tuer, les hommes lui proposent finalement d’embrasser l’islam pour sauver sa vie, il accepte, et obtient un sursis. Les militants le mettent alors en prison, où il recevra 30 coups de fouets chaque jour.
Le quatrième jour, il est à nouveau accusé de blasphème en raison d’éléments trouvés dans son téléphone. Menacé de mort pour l, il sera finalement jugé par un autre leader de Daech. Contre toute attente, ce dernier décidera de sa libération et lui donnera un document nécessaire pour passer les points de contrôle sur la route du retour.
“Dieu a changé le coeur de mon juge, et il m’a libéré.”
La rédaction
Source : World Watch Monitor