Témoignage : Des migrantes mineures violées par les gardiens des centres de détention en Libye

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« Bien que ce ne soit pas la première fois que je subis des agressions sexuelles, c’est plus douloureux car elles ont été commises par des personnes qui devraient nous protéger. »

Les drames vécus par les migrantes aux mains des passeurs sur la route de l’exil ne s’arrêteraient visiblement pas toujours dans les centres de détention. L’Associated Press révèle les témoignages de jeunes migrantes mineures, abusées sexuellement par des gardes libyens dans le centre de détention de Shara al Zawiya, géré par le Département de lutte contre l’immigration illégale (DCIM) de Libye.

Une des cinq mineures détenues dans ce centre a pu joindre l’Associated Press via un téléphone passé en contrebande. Elle dénonce des viols commis par « des personnes qui devraient nous protéger ».

« Bien que ce ne soit pas la première fois que je subis des agressions sexuelles, c’est plus douloureux car elles ont été commises par des personnes qui devraient nous protéger. »

Elle précise, « il faut offrir quelque chose en retour pour pouvoir aller aux toilettes, ou appeler la famille, ou pour éviter une raclée », avant d’ajouter « c’est comme si nous étions détenus par les trafiquants ».

Vincent Cochetel, envoyé spécial pour la Méditerranée centrale de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), dénonce sur Twitter une « chose absolument inacceptable ». Il demande à ce que soit mis fin à la détention arbitraire en Libye pour les femmes et les enfants, affirmant « ne prétendez pas que ce n’est pas possible ». Il s’agirait selon lui d’une « question de volonté collective ».

C’est dans ce centre de Shara al Zawiya que des femmes et filles migrantes soumises à des « violences sexuelles inadmissibles » avaient tenté de suicider, « de désespoir ». Sur Twitter, le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme avait révélé ce drame et demandé leur protection et leur libération immédiate. Vincent Cochetel avait répondu à ce tweet en affirmant que « la majorité des femmes réfugiées évacuées des centres de détention où elles avaient été détenues plus de 9 mois avaient des enfants/étaient enceintes en raison des viols commis par les gardiens ».

M.C.


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