
Le pasteur Gilbert Léonian revient sur la mission pastorale et humanitaire que l’association Espoir pour l’Arménie a mené au Liban. Il rapporte que malgré les graves difficultés que connait aujourd’hui le pays, il est rempli d’espoir pour le peuple libanais qui se bat avec courage.
Pour le dernier jour de notre mission pastorale et humanitaire au Liban nous avons visité ceux qui sont à nos yeux les trois piliers du renouveau du Liban : l’Eglise, l’école et la jeunesse. Nous avons vécu chaque jour au contact d’une population qui se bat avec courage pour faire face aux nombreux défis de cette crise sans précédent.
Que ce soit au niveau économique, social, médical, politique, le pays est en panne. Tout est compliqué. Tout est figé et à vues humaines sans espoir d’amélioration. Beaucoup, surtout parmi la jeunesse, quittent ou veulent quitter ce pays sans avenir. Et pourtant le Liban et tout particulièrement la communauté arménienne doivent continuer à vivre sur place et à surmonter les nombreux problèmes qui se trouvent sur leur chemin. Le Liban est le poumon de la diaspora arménienne.
Si le Liban s’affaiblit nous serons tous en danger de régression dans tous les domaines.Ce fut tout le sens des dernières heures que nous avons consacrées à ce pays si attachant.
Notre délégation était composée ce jour-là du Pasteur Meguerditch Karagueuzian : le Président des Eglises évangéliques arméniennes du Liban, le Pasteur Sam Albarian : de Marseille, le Pasteur Saïd Oujibou un ami fidèle du Liban et du peuple arménien, Michael Alain : de Valence, Bruel : un jeune alfortvillais et de moi-même.
Ce fut le Catholicos Aram 1er qui nous reçut en premier à Antilias. Le personnage de Sa Sainteté est vraiment charismatique. Pendant près d’une heure, avec son français exemplaire, nous avons pu échanger avec cet homme de Dieu, théologien, patriote et ouvert au dialogue œcuménique entre nos trois Églises arméniennes : apostolique, catholique et évangélique.
Les échanges furent riches, profonds, authentiques et stimulants. Puis nous avons été reçus au Patriarcat arménien catholique. En l’absence du Patriarche, ce fut Monseigneur Georges Assadourian qui accueillit notre délégation de France.
Quel bonheur de retrouver ce Berger spirituel toujours souriant, sympathique, ouvert au dialogue et au partage fraternel. Après le premier pilier qu’est l’Eglise et la foi chrétienne, nous avons visité le collège Guétronagan d’Achrafié qui se trouve juste en face du port. Cette école a été très endommagée par l’explosion.
Aujourd’hui elle est entièrement rénovée. C’est un vrai signe de résilience. Nous avons visité les classes depuis la maternelle jusqu’au bac. Quel bonheur de voir ces jeunes générations étudier et chanter dans la langue de Mesrob Machdotz !
Le troisième pilier du renouveau du Liban : c’est la jeunesse.
Nous avons terminé la soirée et notre séjour par une veillée de chants de louanges et de prières avec la jeunesse des quatre Eglises évangéliques arméniennes de Beyrouth. Ils étaient près de 150, un jeudi soir, à témoigner avec enthousiasme de leur foi chrétienne, leur envie de vivre et leur espoir en des jours meilleurs.
L’unité des trois Eglises, l’éducation au sein des écoles et l’enthousiasme et la foi vivante de la jeunesse : voilà, à nos yeux les trois raisons d’espérer que le Liban va sortir encore plus fort de cette douloureuse épreuve.
Pour notre part, nous, arméniens et non arméniens de la diaspora qui aimons le Liban et sa population, il nous appartient de rester mobilisés, actifs et solidaires pour aider ce cher pays à se révéler.
Pasteur Gilbert Léonian
Association Espoir pour l’Arménie, membre du collectif ASAH