Témoignage de Nikita, ukrainien de 18 ans réfugié en Pologne

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Lors de notre reportage en Immersion en Pologne à Cracovie, nous avons échangé avec plusieurs réfugiés ukrainiens qui ont accepté de nous raconter leur histoire. Après Maryna et Nina, notre série de témoignages continue avec Nikita, qui fêtait son 18ème anniversaire le jour où nous l’avons rencontré. 

Nous avons visité deux centres de réfugiés lors de notre reportage en Pologne. Le deuxième centre, dirigé par Julie missionnaire américaine qui vit en Pologne depuis plus de vingt ans, est constitué de plusieurs appartements indépendants, rénovés avec goût.

Lorsque les familles réfugiées s’y installent, ils trouvent un frigo remplit, des vêtements à leur taille ou encore des produits de toilette. Julie souhaite qu’ils puissent se sentir chez eux, plus qu’un abri elle veut leur offrir un foyer.

Dans ce cette maison, qui accueille une vingtaine de personne, nous avons rencontré Nikita qui fêtait ce jour-là ses dix-huit ans. Il a accepté de nous raconter son histoire.

Nikita vient de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine. Il nous raconte qu’au début du conflit, il n’y a pas cru, « personne n’y croyait », souligne-t-il. Puis il évoque les bombardements qui ont commencé à se succéder, jusqu’au jour où son immeuble a été touché. C’est plus précisément, l’appartement de sa voisine de palier qui a été détruit.

À la suite de cet épisode traumatisant, Nikita et sa famille ont décidé de partir. Au début, ils se sont réfugiés dans le métro.

Il décrit une situation difficile, des centaines de personnes rassemblées dans cet endroit confiné. Le jeune homme sujet à des crises d’asthme a souffert de cet enfermement. C’est surtout la santé de son père, victime d’une attaque l’année dernière dont il a conservé des séquelles, qui a rapidement poussé la famille à partir en quête d’un autre abris.

Nikita, ses parents et son frère ont finalement trouvé refuge dans un parking dans lequel ils ont vécu pendant un mois et demi. Il nous explique qu’il avait accès à de l’eau ainsi qu’à quelques vivres, qui étaient partagées avec les autres personnes présentes dans cet abri de fortune.

Un nouveau bombardement qui a détruit l’immeuble situé en face du parking, les a poussé à fuir et cette fois, à quitter le pays. Seul son frère aîné a du rester en raison de son âge. Les hommes en bonne santé entre 18 à 60 ans ne peuvent en effet plus partir depuis le début du conflit.

Arrivé en Pologne, à Cracovie, il a d’abord vécu avec ses parents dans un premier centre, une sorte de grand hangar remplit de monde. C’est là qu’il a rencontré Julie. « C’est elle qui nous a donné l’appartement où nous vivons aujourd’hui », explique-t-il, affirmant être « extrêmement reconnaissant ».

« C’est le paradis pour nous ici », poursuit Nikita.

« C’est là que nous avons dormi normalement pour la première fois depuis le début de la guerre. »

À la fin de notre entretien, nous avons pu assister au début de la fête prévue en l’honneur de ses 18 ans. Un moment joyeux, presque « normal », pour le jeune homme qui a vu sa vie être complètement bouleversée en quelques mois.

Camille Westphal Perrier

Découvrez notre reportage en immersion en Pologne :


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