La directrice générale de l'agence de l'ONU pour les migrations, Amy Pope, a "déconseillé" mardi un retour massif des réfugiés syriens dans leur pays tant que la situation n'y est pas stabilisée, après la chute de Bachar al-Assad.
"Les gens ont le droit de rentrer chez eux (..) mais nous déconseillons des retours à grande échelle, les infrastructures ne pourraient pas supporter un tel afflux"
C'est ce qu'a déclaré à l'AFP Amy Pope, qui dirige l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), lors d'une visite au Liban. L'ONU a estimé mardi qu'un million de réfugiés syriens pourraient retourner dans leur pays entre janvier et juin 2025, suite au renversement de Bachar al-Assad par une coalition de groupes rebelles menés par les islamistes radicaux le 8 décembre.
Mme Pope a ajouté que "sans investissements en Syrie (...), renvoyer des gens ne fera que déstabiliser davantage le pays et créera probablement des pressions incitant" à une nouvelle vague de migration.
Selon elle, "des dizaines de milliers" de personnes ont fui la Syrie depuis la chute de Bachar al-Assad et "nous entendons dire que les minorités religieuses quittent le pays". Des membres de la communauté musulmane chiite auraient fui "non pas parce qu'ils sont réellement menacés, mais parce qu'ils s'inquiètent de potentielles menaces", dans un pays à majorité sunnite, a-t-elle ajouté.
Après la chute de Bachar al-Assad qui se posait en protecteur des minorités, les nouvelles autorités se sont engagées à établir un Etat de droit et respecter toutes les minorités.
Des responsables religieux chrétiens à Damas "ont indiqué que leurs communautés restent très préoccupées, bien qu'elles ne soient pas encore parties", a-t-elle ajouté.
Mme Pope a ajouté :
"La communauté internationale veut s'assurer que les voix les plus radicales au sein de cette coalition ne déstabilisent pas un gouvernement qui se veut plus ouvert, démocratique et inclusif".
La Rédaction avec l'AFP
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