« Cela ne saurait être un triste jalon de plus, que le monde verrait passer du coin de l’œil pendant que les enfants et les familles continuent de souffrir en Syrie. Les besoins humanitaires ne peuvent attendre. La communauté internationale devrait faire tout ce qui est possible pour instaurer la paix en Syrie et galvaniser l’appui en faveur de ses enfants. »
Il y a dix ans en Syrie, naissait un conflit qui allait plonger les populations au cœur de la plus grande crise humanitaire du monde. Un douloureux anniversaire qu’Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF, ne souhaite pas voir comme « un triste jalon de plus ».
« Cela ne saurait être un triste jalon de plus, que le monde verrait passer du coin de l’œil pendant que les enfants et les familles continuent de souffrir en Syrie. Les besoins humanitaires ne peuvent attendre. La communauté internationale devrait faire tout ce qui est possible pour instaurer la paix en Syrie et galvaniser l’appui en faveur de ses enfants. »
🇸🇾 SYRIE | Les enfants, premières victimes d'une décennie de conflit. 6 millions de petits syriens sont nés pendant la guerre et n'ont donc connu que cette configuration. @UNICEF_france https://t.co/NXfcxSujxe
— Vatican News (@vaticannews_fr) March 11, 2021
Dans un communiqué, l’UNICEF a publié les chiffres de cette décennie de conflits qui a eu des effets dévastateurs sur les familles syriennes. Près de 12 000 enfants ont été tués ou blessés, soit plus de 3 chaque jour. Plus de 5 700 enfants ont été recrutés dans les combats, dès l’âge de sept ans pour certains d’entre eux. Plus de 1 300 établissements d’enseignement et de santé et membres de leur personnel ont été la cible d’attaques.
L’accès à l’école a été plus que perturbé. Près de 2,45 millions d’enfants vivant en Syrie et 750 000 enfants syriens vivant dans des pays voisins ne vont pas à l’école.
Des conséquences graves sur la santé physique et psychologique sont également avérées. Plus d’un demi-million d’enfants de moins de cinq ans vivant en Syrie sont atteints de retards de croissance à cause de la malnutrition chronique. L’exposition prolongée à la violence et les chocs et traumatismes à répétition a eu pour conséquence l’augmentation du nombre déclaré d’enfants présentant des symptômes de troubles psychosociaux. En 2020, ce nombre a doublé.
Mais dans ce contexte dramatique, Ted Chaiban, Directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, affirme que « les enfants et les jeunes de la Syrie incarnent la définition même de la persévérance et de la détermination ».
« Leur détermination à apprendre, à vaincre l’adversité et à bâtir un meilleur avenir est admirable. »
Interrogé par Asia News, Mgr Georges Abou Khazen, Vicaire Apostolique d’Alep des Latins, parle lui aussi d’une « nation déchirée et brisée qui manque de tout » et dans laquelle « les gens vivent dans des conditions d’extrême pauvreté et de désespoir grandissant ». Il poursuit en racontant « la destruction, les infrastructures effondrées, l’exode des réfugiés pour une nation qui a perdu la moitié de sa population, avec des minorités qui souffrent sans voir le bout de ce tunnel ». Puis le religieux précise que si les chrétiens « ont toujours été un facteur d’unité et de dialogue », ils risquent cependant « de payer un prix très élevé ».
« La Syrie est de plus en plus poussée vers la partition, vers une division qu’aucun de nous ne veut et qui aurait des effets dévastateurs. Nous voulons qu’elle reste unie. »
M.C.
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