Suite à la résolution de l’UNESCO, révisons nos bases de l’histoire du Mont du Temple

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Le Times of Israël titrait hier, le « meilleur » d’Israël ne suffit pas à enrôler les chrétiens contre la résolution de l’UNESCO.

« L’échec d’Israël à recruter le monde chrétien contre la résolution controversée de l’UNESCO sur Jérusalem était-il une défaite diplomatique écrasante et impardonnable, ou le monde occidental ne s’intéresse que si peu à son héritage culturel et religieux qu’il n’y a rien que même les meilleurs diplomates puissent faire pour l’empêcher ? »

Les pays à majorité chrétienne ont voté en faveur de la résolution, jeudi 13 octobre 2016. C’est le cas de la République dominicaine, la Russie, le Nicaragua, le Mozambique, l’Afrique du Sud, le Mexique et le Brésil. D’autres pays « chrétiens », tels que la France, la Grèce, la Côte d’Ivoire ou la Corée-du-Sud se sont abstenus. Pour The times of Israël :

« Ils ont refusé de s’opposer à une résolution qui nie le lien de leur religion à Jérusalem. »

Face à ce constat, nous vous proposons de revoir ensemble quelques bases historiques qui vont à l’encontre de la résolution de l’UNESCO, qui ne mentionne le Mont du Temple que sous son appellation musulmane, niant tout lien de ce site avec le judaïsme et de fait, le christianisme.

  • Xème siècle avant Jésus-Christ : Construction du premier temple par Salomon sur le Mont Morija, lieu où Abraham voulut sacrifier son fils Isaac.
  • -586 : Destruction du temple par les Babyloniens.
  • + 63 : Le Mur Occidental, Kotel, ou Mur des Lamentations est selon les historiens et les archéologues, un vestige du mur d’enceinte de l’esplanade du deuxième temple achevé en 63.
  • + 70 : L’historien Flavius Josèphe fut témoin de la destruction du temple par les armées romaines en 70, mais de la conservation de la muraille ouest de 497m de long, car elle protégeait les campements militaires.
  • +135 : Destruction de toute la ville de Jérusalem et interdiction faite au juifs d’y demeurer.
  • + 335 : L’empereur Constantin, le premier empereur romain converti au christianisme, inaugure l’Eglise du Saint-Sépulcre dans le cadre d’une Jérusalem chrétienne reconstruite. Le centre de ce christianisme naissant est resté en dehors du Mont du Temple.
    Entre la destruction du second temple et la conquête de l’Islam, plusieurs traces archéologiques révèlent pourtant la présence des chrétiens sur le Mont du Temple, à l’époque byzantine.

    « Les modèles présentés sur les mosaïques mises au jour sont communes pour la période byzantine et sont semblables à celles trouvées dans l’église de la Nativité à Bethléem, qui a été commandée par Constantin en 327 et achevée en 339. »

    Mais la présence d’églises sur le Mont du Temple n’y a pas été attestée.Les chrétiens se seraient sentis obligés de tenir compte de la prophétie de Jésus dans Marc 13:2 qui, sortant du temple, annonçait « Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée ».

    Certains vestiges proviendraient peut-être de la période des croisades, et de la reconquête de Jérusalem par les chrétiens se réclamant héritiers du judaïsme, mais comme nous le verrons plus tard, une mosaïque byzantine semble bien être antérieure à la construction de la mosquée.

  • IVème siècle : Jérome, le traducteur de la Vulgate, mentionne que les juifs pouvaient venir une fois par an se lamenter devant un mur, lors de Tisha Beav, pour pleurer sur la destruction du temple et les pages sombres de leur histoire.

Le kotel, cette muraille de 57m de long, est proche du Kodesh Ha’ Kodashim, Saint des Saints, salle dans laquelle seul le Grand prêtre accédait une fois par an pour faire le sacrifice d’expiation pour le peuple juif. Une autre partie de cette muraille, soit 200m, est visible dans un souterrain, et le reste sert de 4ème mur à des maisons.

  • VIIème siècle : Apparition d’une nouvelle religion, l’Islam, impulsée par son prophète Mahomet. Le Dôme du Rocher est construit en utilisant comme soutènement le mur occidental.

Un siècle après la mort de Mahomet, un empire islamique s’étend de l’océan Atlantique à l’Asie Centrale.

  • VIIIème siècle : Construction de la mosquée Al-Aqsa.

Dans un article de Times of Israel retraçant l’histoire des fouilles et découvertes archéologiques de Jérusalem en lien avec le christianisme, on constate que le Mont du Temple a rarement été fouillé par les archéologues, malgré ou en raison des tensions religieuses et politiques liées au site lui-même. Une étude archéologique professionnelle a pourtant été menée dans les années 1930, suite à de tremblements de terre.

Entre 1938 et 1942, une grande rénovation de la mosquée Al-Aqsa a été entreprise après les deux tremblements de terre en 1927 et 1937.

Selon l’archéologue Dvira, pendant la période du mandat britannique, les relations entre les archéologues et les autorités musulmanes étaient bonnes. Deux fouilles archéologiques ont ainsi pu être menées. Le revêtement d’un sol byzantin a été mis au jour lors d’une rare excavation sous la mosquée Al-Aqsa.

Après avoir effectué des recherches dans les archives de ces fouilles, l’archéologue Dvira a constaté que beaucoup de découvertes de ces fouilles ont été laissées de côté, principalement celles démontrant des liens juifs et chrétiens avec le site de la mosquée, tels que les vestiges de bains rituels ou les sols byzantins. Dans un essai datant de 2008, Dvira a pourtant révélé que le sol byzantin en mosaïque a été trouvé dans une zone qui  « pourrait supposer que le sol en mosaïque soit antérieure à la mosquée ».

Pour Dvira, l’autorisation des fouilles a eu pour conséquence à l’époque, « une auto-censure politiquement motivée des archéologues ».

En niant les racines juives du site du Mont du Temple, l’UNESCO, au travers de sa résolution motivée par des états musulmans, nie également les racines chrétiennes du site. Les unes et les autres semblent pourtant historiquement évidentes et indéniables.

Nous vous proposons de prendre connaissance des votes des membres du Conseil exécutif de l’UNESCO, de jeudi dernier :

En faveur de la résolution : Algérie, Bangladesh, Brésil, Tchad, Chine, République dominicaine, Egypte, Iran, Liban, Malaisie, Maroc, Maurice, Mexique, Mozambique, Nicaragua, Nigéria, Oman, Pakistan, Qatar, Russie, Sénégal, Afrique du Sud, Soudan et Vietnam

Contre : Estonie, Allemagne, Lituanie, Pays-Bas, Royaume-Uni et États-Unis

Abstention : Albanie, Argentine, Cameroun, Salvador, France, Ghana, Grèce, Guinée, Haïti, Inde, Italie, Côte d’Ivoire, Japon, Kenya, Népal, Paraguay, Saint-Vincent-et-Nevis, Slovénie, Corée du Sud, Espagne, Sri Lanka, Suède , Togo, Trinité-et-Tobago, Ouganda et Ukraine

H.L.


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