Suicide assisté : Quand les patients américains ont le droit de s’administrer une dose létale

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Récemment, un médecin californien s’est retrouvé dans une situation délicate, quand une collègue l’a informé du questionnement d’une patiente concernant la « loi sur la fin de vie ». Il était sans réponse et ignorait si le suicide assisté était un acte légal en Californie.

La « Loi sur la fin de vie » permet aux médecins d’administrer un mélange mortel de médicaments à la demande d’un patient. Le patient doit répondre à différents critères. Il doit être adulte, dans un état mental qui lui permette de prendre cette décision définitive, et il doit être capable de s’auto administrer le mélange de médicaments. Les patients dont l’espérance de vie est en dessous de 6 mois sont les seuls à être « éligibles ».

Cette loi a été adoptée en Californie en juin 2016. L’Oregon est le premier état à avoir adopté cette loi il y a 20 ans, suivi par l’Etat de Washington, le Vermont, et plus récemment, le Colorado. Ainsi, sur un total de 50 états, 5 ont adopté la « loi sur la fin de vie ».

Comme souligné par le Dr. Zitter dans son article, ce sujet complexe l’est devenu encore plus car la loi ne précise pas les détails les plus fins, tels que le processus de sélection de chaque patient et le contenu des médicaments utilisés pour tuer la personne. C’est aux médecins ou à l’hôpital d’assumer cette charge.

Le Dr. Lonny Shavelson, médecin californien est le fondateur de l’association « Bay Area End of Life Options », par laquelle il forme les médecins, conseille les patients « éligibles » et leur recommande la dose létale de médicaments, qui varient d’un patient à un autre selon ses constatations. Selon lui, ses plus grands succès se trouvent chez les patients qui ont changé d’avis quant au suicide assisté, car ils ne sont plus déprimés ou angoissés pour plusieurs raisons. D’autres possibilités peuvent souvent être envisagées pour améliorer la qualité de vie des patients, de sorte qu’ils abandonnent l’idée de mettre fin à leur vie de manière prématurée.

Selon le Dr. Shavelson, il n’existe pas de protocoles formels, de procédures officielles, de mesures de résultats, d’attestations d’expertise ou de conseil de surveillance, dans aucun des 5 états participants. Le Dr. Zitter s’interroge sur une chose essentielle :

« Toute procédure médicale nécessite une formation. Pourquoi celle-ci devrait-elle être une exception ? »

Le suicide assisté, tout comme l’avortement, font l’objet de vifs débats. Aux Etats-Unis, les chrétiens s’y opposent fermement… Et je ne suis pas certaine d’avoir à en expliquer la raison. Mais j’ai été frappée par ces paroles du Dr. Zitter :

« La mécanisation excessive de la mort en Amérique a engendré une crise de santé publique. Les personnes ont le sentiment de ne pas avoir de contrôle sur la mort. Être en possession d’un (tel) mélange [...] peut octroyer un sentiment d’autonomie pendant une période de vulnérabilité extrême. »

J’ai été attristée à l’idée que « cette période de vulnérabilité extrême » puisse être la dernière fois où ces personnes éprouvent le besoin de s’interroger sur ce qui les attend après la mort. Peut-être la dernière fois que la vulnérabilité et la frayeur qu’ils ressentent leur rappellent d’un Dieu qui les aime est mort afin qu’ils puissent vivre. Le suicide assisté n’est qu’un autre moyen pour nous de chercher à contrôler notre vie, mais c’est aussi la dernière occasion de le faire. Le dicton « enfoncer le dernier clou du cercueil » n’aura jamais semblé aussi effrayant.

Louise Carter

Source: The New York Times: Dois-je aider mes parents à mourir ? par Jessica Nutik Zitter


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