Soudan : Après la démission du premier ministre Abdalla Hamdok, l’évêque d’El Obeid appelle à prier pour le pays

Dimanche soir, le Premier ministre soudanais civil Abdalla Hamdok a annoncé sa démission à la télévision d’État. Désormais le pouvoir est entre les mains des militaires. Dans ce contexte, l’évêque d’El Obeid a souligné l’urgence de la sécurité pour tous les citoyens du pays et a appelé à la prière.
Le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok qui avait été évincé du pouvoir par un coup d’État militaire avant d’être réintégré il y a plus d’un mois a démissionné dimanche 2 janvier. Une décision qui est intervenue alors que, selon le New York Times, de nombreuses protestations ont eu lieu dans la nation nord-africaine.
Les manifestants dénoncent à la fois le coup d’État qui a renversé Abdalla Hamdok en octobre, ainsi que l’accord qui l’a ramené au pouvoir en novembre, l’obligeant à partager le pouvoir avec les militaires.
« J’ai fait de mon mieux pour empêcher le pays de sombrer dans la catastrophe », a déclaré le Premier ministre dans une allocution télévisée dimanche soir avant d’ajouter que « compte tenu de la fragmentation des forces politiques et des conflits entre les composantes (militaires et civiles) de la transition... malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus... cela ne s’est pas produit ».
Il a également affirmé que le Soudan « traverse un tournant dangereux qui menace toute sa survie ».
Dans ce contexte d’instabilité, Mgr Yunan Tombe Trille Kuku, évêque d’El Obeid et président de la Conférences des Évêques catholiques du Soudan (SCBC) a publié un message pour la nouvelle année dans lequel il appelle à prier pour la sécurité du pays.
« La sécurité de chaque frère et sœur soudanais est la sécurité du Soudan » a-t-il écrit dans ce message relayé par l’Agence Fides.
Il a également fait l’éloge de la recherche du pardon « pour commencer une nouvelle page de notre vie avec ceux qui nous entourent, cherchons à aimer Dieu et les autres car ceux qui n’aiment pas, ne connaissent pas Dieu ».
L’Évêque a poursuivi en affirmant que Noël est « un moment où nous pensons aux autres, un moment d’altruisme, où nous pardonnons et évaluons notre vie, notre comportement et notre relation avec Dieu et les gens pour changer et devenir meilleurs que nous le sommes maintenant ».
Dénonçant les agissements du régime qui utilisait selon lui » la discrimination », « l’exclusion » et « la marginalisation » pour gouverner le pays, il a évoqué le « nouveau Soudan » attendu par la population. Il a ainsi invité ses concitoyens à oeuvrer pour « le meilleur avec la coopération de chaque Soudanais fier de l’être, militaire ou civil, sans haine tribale ni racisme ».
En conclusion, il a encouragé les chrétiens à prier pour les autorités « afin que nous puissions mener une vie paisible en toute dévotion et dignité ».
Camille Westphal Perrier (avec l’AFP)