L’affaire a été révélée par l’agence de presse chrétienne Mohabat News. En Iran, deux soeurs chrétiennes ont été violemment battues lors de leurs interrogatoires et la famille demeure dans l’incertitude.
Shima et Shokoufeh Zangareh ont été arrêtées à leur domicile le 2 décembre 2018 par les services secrets iraniens. Suite à une perquisition, leurs Bibles ont été confisquées, ainsi que des tracts et des notes d’enseignement biblique. La maison de leur parents a également été fouillée. Elles sont depuis détenues à la prison d’Ahvaz. Un juge a fixé la caution à 500 000 tomans chacune, soit près de 240 dollars pour les deux. Malgré ses difficultés financières, la famille a réussi à rassembler la somme. Mais à chaque fois qu’elle se rend au tribunal pour régler la caution, on lui donne toujours la même réponse :
« Le juge n’est pas là. »
Et si les soeurs restent détenues à la prison, on suspecte que c’est en rapport à leurs traces de coups. Les autorités pénitentiaires ont contacté la famille pour leur annoncer que Shima et Shokoufeh avaient été battues. Elles ont elles-même confirmé avoir été battues par leur interrogateur.
Amnesty International fait état de la torture et des mauvais traitements des personnes détenues, en particulier durant les interrogatoires : « longues périodes d’isolement », privation de « soins médicaux », « conditions cruelles et inhumaines ». Les aveux arrachés sous la torture ne seraient selon eux pas remis en cause par les autorités.
« Les prisonniers étaient détenus dans conditions cruelles et inhumaines : placés dans des cellules surpeuplées, mal ventilées et infestées d’insectes, au nombre de lits insuffisant, ils étaient mal nourris et n’avaient qu’un accès limité à l’eau chaude. »
« Les autorités ont imposé des restrictions sévères à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, ainsi qu’à la liberté de religion et de conviction. Elles ont emprisonné des dizaines de personnes qui avaient exprimé leur opposition au gouvernement. Tous les procès étaient inéquitables. Des actes de torture et d’autres mauvais traitements étaient régulièrement infligés en toute impunité. Des peines de flagellation et d’amputation, entre autres châtiments cruels, ont été appliquées. »
Le rapport annuel de l’USCIRF dénonce les « sévères violations de liberté religieuse », la propagande « anti-chrétienne » sur le net, dans certains livres et médias, ainsi que la hausse de la sévérité des sanctions. De fait, il maintient l’Iran dans sa liste des « pays particulièrement préoccupants » :
« Les membres des églises historiques sont soumis à une surveillance gouvernementale étendue et à des restrictions légales en matière de construction et de rénovation de lieux de culte. Les chrétiens évangéliques et les chrétiens convertis sont particulièrement ciblés par la répression parce que beaucoup dirigent des services en persan et font du prosélytisme avec les personnes qui ne sont pas de leur communauté. »
La rédaction
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