Selon une étude, les églises protestantes ont de plus en plus de mal à développer des petits groupes d’études bibliques
Alors que Joe Biden a déclaré en septembre dernier que l’épidémie de Covid-19 était finie aux États-Unis, Lifeway Research a constaté que beaucoup d’Églises protestantes, évangéliques ou non, ont de plus en plus de difficultés à développer leurs petits groupes de méditations bibliques depuis l’apparition de ce coronavirus. L’étude présente un bilan en demi-teinte qui varie selon la taille des congrégations, une corrélation que l’on retrouve également quant au nombre de conversions.
Les données recueillies par Lifeway Research et publiées le 7 mars dernier, ont été confrontées à celles des précédents sondages depuis 2008. L’entreprise d’enquête concernant les besoins des églises constate une évolution à la baisse concernant l’implication des fidèles dans les groupes intra-ecclésiaux. L’erreur d'échantillonnage ne dépasse pas plus ou moins 3,2 %.
Alors que 97 % des pasteurs déclarent que l’autorité des Écritures est fondamentale pour les groupes d’églises et les stratégies de formation des disciples, cette croyance n’est pas corrélée à une forte participation aux petites réunions d’étude de la Bible. Les pasteurs rencontrent des difficultés à motiver les fidèles à s’impliquer dans les petits groupes, ou même l’école du dimanche. Seuls 44 % de leurs fidèles s’y investissent, tandis qu’ils étaient 49 % en 2010 et 50 % en 2010.
Dans le détail, 30 % des 1 000 pasteurs interrogés entre les 6 et 30 septembre 2022 disent que 50 à 74 % des fidèles s’impliquent dans les petits groupes, une fourchette qui est de 25 à 49 % selon 27 % des pasteurs. 24 % d’entre eux déclarent exactement un quart de participants aux groupes d’études. Seuls 19 % des pasteurs constatent qu’au moins trois quarts des fidèles s’investissent. Alors que l’épidémie a eu un fort impact sur les liens sociaux, ces chiffres donnent des indications sur la façon dont les fidèles voient leurs communautés.
Plus d’engagements dans l’église, plus de conversions
"Les petits groupes et les classes de l'école du dimanche fournissent le ciment relationnel permettant à une congrégation locale d'être un endroit où les gens s'aiment", déclare Scott McConnell, le directeur général de Lifeway Research. Selon le sondeur:
"les groupes et les relations centrées sur la Bible unifient une congrégation et motivent les gens à travailler ensemble sur la mission de l’église. Les congrégations avec peu de personnes participant à des groupes ne sont pas bien placées pour faire davantage de disciples."
Ainsi, 52 % des églises de plus de 250 participants sont davantage susceptibles de voir 50 à 74 % de leurs fidèles fréquenter un petit groupe ou s’occuper de l’école du dimanche, contre seulement 21 % des congrégations de moins de 50 membres. Dans ces dernières, moins de 25 % s’engagent ainsi. Et selon que les églises soient évangéliques ou traditionnelles, les pasteurs ont plus ou moins de difficultés à mobiliser les fidèles : 21 % des premières ont moins de 25 % de participants impliqués dans les petits groupes, contre 28 % dans les secondes.
Une conséquence semble être la moindre attractivité pour les personnes extérieures à ces églises. En 2010, 20 % des églises avaient constaté au moins 20 nouvelles conversions dans l’année, elles ne sont plus que 13 % à en témoigner une douzaine d’années plus tard. En moyenne, les églises protestantes ont vu 15 conversions en un an. Par exemple, 21 % déclarent cinq à neuf conversions, 20 % en constatent 10 à 19 %, mais 17 % n’ont pas observé de conversions et 29 % en mentionnent une à quatre.
Ces chiffres s’expliquent par la participation aux réunions d’études, selon McDonnell qui souligne que des études "ont montré que les personnes qui assistent régulièrement à des groupes partagent avec d'autres comment devenir chrétien et invitent plus souvent les gens à l'église". Moins il y a de participants aux études bibliques, moins il y a d’invitations à participer aux réunions.
Là également, le nombre de conversions varie selon qu’il s’agisse d’églises traditionnelles ou de congrégations évangéliques. Les premières sont plus susceptibles que les secondes de lutter pour toucher de nouvelles personnes, 23 % des pasteurs non évangéliques contre 15 % des évangéliques ne déclarent aucune nouvelle conversion.
Jean Sarpédon