Des membres de l’Alliance internationale pour la liberté religieuse ou la croyance viennent de signer une Déclaration contre les lois sur le blasphème.
À la suite de l’examen d’une étude publiée par l’Université Monash de Melbourne, et aux côtés de quinze autres pays, dans le cadre de l’Alliance internationale pour la liberté religieuse ou la croyance (IRFBA), les États-Unis ont exprimé leurs préoccupations persistantes au sujet des lois sur le blasphème.
Le rapport de l’université, intitulé Tuer au nom de Dieu : violations de la liberté religieuse sanctionnées par l’État, examine dans quelle mesure les États commettent ou sont complices de meurtres qui violent la liberté religieuse.
« En 2020, le blasphème était officiellement criminalisé dans quelque 84 pays. Pas moins de 21 pays ont criminalisé l’apostasie en 2019. Les sanctions légales pour de telles infractions vont des amendes à l’emprisonnement en passant par les châtiments corporels - et dans au moins 12 pays, la peine de mort. »
Il se concentre sur les 12 États dans lesquels les infractions contre la religion sont légalement passibles de la peine de mort, à savoir l’Afghanistan, le Brunei, l’Iran, les Maldives, la Mauritanie, le Nigeria, le Pakistan, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Somalie, les Émirats arabes unis et le Yémen.
Les membres de l’IRFBA ont également noté « le consensus international et l’engagement que les États s’attaquent à l’intolérance, à la violence et à la discrimination fondées sur la religion et la primauté des mesures politiques positives (plutôt que des lois restrictives) ».
Ils appellent plusieurs actions. Les membres de l’IRFBA reconnaissent notamment que « les lois sur le blasphème entravent les libertés d’expression et de religion ou de conviction d’une manière incompatible avec la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ». Ils appellent « à l’abrogation ou à la réforme des lois sur le blasphème, car ces lois sont souvent utilisées comme prétexte pour justifier le vigilantisme ou la violence collective au nom de la religion ou comme prétexte pour poursuivre des représailles liées à des griefs personnels » et « à la libération sans condition les personnes emprisonnées en raison de leurs opinions sur des questions de religion ou de conviction qui peuvent différer des récits officiels ou des opinions des populations majoritaires ». Ils appellent « tous les États à soutenir la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies ‘Moratoire sur l’application de la peine de mort’, contribuant ainsi aux progrès vers l’abolition mondiale ».
L’IRFBA est un réseau de pays qui s’engagent pour protéger et faire progresser la liberté de religion ou de conviction dans le monde. Trente-sept pays ont rejoint cette Alliance. Seize d’entre eux sont signataires de la déclaration sur le blasphème. Il s’agit des États-Unis, de l’Australie, du Costa Rica, de la Croatie, de Chypre, de l’Estonie, de la Grèce, d’Israël, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Norvège, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie et du Royaume-Uni.
M.C.