Depuis 1946, le Secours Catholique « est attentif aux problèmes de pauvreté et d’exclusion de tous les publics, et cherche à promouvoir la justice sociale ». Le rapport annuel édité par l’organisation vient d’être rendu public. Leur « état de la pauvreté en France 2017 » est alarmant et laisse apparaître de nouvelles formes de pauvreté.
La France est la 7ème puissance mondiale, le pays des droits de l’homme et de la protection sociale, pourtant la précarité ne cesse de gagner du terrain. On compte désormais 9 millions de pauvres en France. 3 millions sont des enfants. En 2017, le Secours Catholique est venu en aide à près de 1,4 millions de personnes.
Comme chaque année, l’organisation publie ses données. En voici quelques-unes qui dressent un état des lieux alarmants.
- Les bénéficiaires du Secours Catholique touche en moyenne 540 euros par mois.
- 2/3 des familles sont en situation d’extrême pauvreté
- 56% des adultes sont des femmes dont beaucoup de mères isolées
- 2/3 des personnes aidées sont des jeunes ou des enfants
- 12% sont en incapacité de travail
- 3/4 de ceux qui travaillent sont en CDD. Le CDI n’est plus un rempart contre la précarité.
- Beaucoup sont des chômeurs de longue durée, des bénéficiaires du RSA, des séniors peu qualifiés
- De plus en plus de retraités doivent avoir recours à une aide extérieure
Femmes seules, hommes isolés, familles, séniors, retraités, jeunes, français ou étrangers, avec ou sans papiers... Ils manquent tous de l’essentiel, et selon le Secours Catholique :
« Les pauvretés évoluent plus vite que nos systèmes de solidarité. »
8% des bénéficiaires sont d’ailleurs théoriquement considérés comme étant au-dessus du seuil de pauvreté, mais la vie étant devenue si chère, ces foyers ne parviennent plus à « joindre les deux bouts ».
« Les personnes qui sont juste au-dessus vont, à un moment donné, devoir arbitrer entre se nourrir, payer leur loyer ou régler leurs factures. »
Une tendance qui ne cesse de s’ancrer d’année en année. Hausse des prix, hausse des taxes, fin de droits, marché de l’emploi fermé, incertitude sur l’avenir. De plus en plus de français vivent dans l’anxiété du lendemain, et les inégalités se creusent alors que les autorités ne semblent pas en prendre la mesure.
La rédaction