Le 30ème Premier ministre d’Australie sera donc un chrétien membre du Parti libéral et de l’église Horizon, une église proche d’Hillsong.
Scott Morrison, 50 ans, marié et père de deux enfants après 14 années d’infertilité, a été tour à tour député de Sydney, ministre du Logement et du Développement, ministre de l’Immigration et de la Citoyenneté, ministre des Services Sociaux puis ministre des finances, avant de prendre ses fonctions de Premier ministre le 24 août dernier.
Une nouvelle qui suscite des réactions de la part des chrétiens comme des défenseurs d’une laïcité fermée. Entre espoir et crainte, tous s’interrogent sur l’influence que sa foi aura sur ses choix politiques et sur les questions sociétales.
Mais si Scott Morrison s’était opposé à la légalisation du mariage homosexuel en 2016, il s’était finalement abstenu lors du vote qui aboutira à la légalisation du mariage pour tous en Australie.
Pour Jill Sheppard, professeur de politique à l’Université nationale australienne, « il ne participera pas à une campagne en tant que guerrier culturel ou réformateur socialement conservateur », comme le font certains élus chrétiens aux États-Unis.
« Parfois, il fait référence à son église et à ses croyances. Mais il n’a pas montré beaucoup de volonté de combattre les modérés de son parti sur ces questions. »
Pour Kristy Mills, l’un des pasteurs de l’église Horizon,
« Je pense que les personnes de foi à travers le pays sont remplies d’espoir à l’idée qu’un homme de foi et de principes chrétiens joue un tel rôle dans la vie publique. Je pense qu’il y a un grand espoir que la prise de décision soit influencée par les principes divins. »
En revanche, pour Hugh White, professeur d’études stratégiques à l’Australian National University,
« La question est de savoir si Morrison choisira de faire de sa foi une partie de sa personnalité politique ou dans quelle mesure il le fera. A ce stade, il ne semble pas l’avoir jetée aux visages des gens. »
Malgré tout, la foi a été un fil conducteur tout au long de sa vie. Lors de son discours inaugural au Parlement en 2008, il ne cachait pas qu’elle était l’une des principales motivations de son engagement.
« Pour moi, la foi est personnelle, mais les implications sont sociales, car la responsabilité personnelle et sociale est au cœur du message chrétien [...] « L’Australie n’est pas un pays laïc. C’est un pays libre. C’est une nation où vous avez la liberté de suivre tout système de croyance que vous choisissez. »
La rédaction