Saviez-vous que les chercheurs savent créer des embryons « synthétiques », sans ovule ni spermatozoïde ?
En France, les recherches sur les cellules souches embryonnaires seront facilitées si le projet de loi de bioéthique était définitivement adopté.
Faciliter la recherche sur les cellules souches embryonnaires, c’est ce que prévoit le projet de loi de bioéthique, adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale le 15 octobre. Au Japon, en Israël, en Angleterre ou encore aux Pays-Bas, les scientifiques publient tour à tour le bilan de leur recherches dans les revues scientifiques.
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En 2012, au Japon, des scientifiques ont obtenu des cellules germinales primordiales obtenues à partir de cellules de peau chez la souris, afin de les greffer sur des testicules de souriceau et des ovaires de souris, et ainsi obtenir des spermatozoïdes et des ovules. À ce stade, la démarche scientifique n’était pas reproductible à l’homme.
Mais l’année suivante, en 2013, en Israël, des chercheurs ont obtenu des cellules primordiales germinales humaines « artificielles ». Cette découverte scientifique constituait la première étape vers l’obtention de spermatozoïdes et ovocytes humains à partir de cellules souches. Le site d’actualité bioéthique Généthique s’en inquiétait. Pour lui, cette découverte est « hautement discutable » sur le plan éthique, en ce qu’elle ouvre « la porte non seulement au ‘clonage reproductif’, universellement condamné, mais que bien peu de législations interdisent, mais encore à tous les fantasmes reproductifs qui peuvent passer par l’imaginaire humain : depuis l’enfant pour couples homosexuels jusqu’à l’enfant sans parent commandité par quelque entreprise et mis au monde par une ‘grossesse pour autrui’ « .
En 2014, c’est au tour de l’Angleterre et des chercheurs de l’Université de Cambridge de présenter le résultat de leurs recherches. Les scientifiques ont pu créer des formes primitives de sperme et d’ovules artificiels à partir de cellules de la peau. Azim Swani dirigeait ces travaux. Il précisait au Guardian :
« Il n’est pas impossible que nous puissions utiliser ces cellules pour fabriquer des gamètes, mais savoir si nous pourrons jamais les utiliser est une autre question pour une autre fois. »
Utiliser des gamètes artificielles, des chercheurs hollandais ont finalement pu le faire en 2018. Ils ont ainsi créé des embryons synthétiques en utilisant des cellules souches de souris. Les scientifiques de l’Université de Maastricht ont ensuite pu les implanter chez des souris. Le docteur Rivron déclarait alors à la BBC :
« Nous pouvons maintenant générer un nombre extrêmement important de ces embryons et les étudier en détail. »
Actuellement en France, certains prônent donc la facilitation des recherches sur les cellules souches embryonnaires, afin, entre autre, de rendre notre pays compétitif sur le plan de la recherche internationale. Pourtant, en 2011 déjà, sur Mediapart, le professeur Testart, Docteur ès Sciences, Directeur de Recherche honoraire à l’I.N.S.E.R.M., et père scientifique du premier bébé éprouvette français né en 1982, alertait sur la question de la législation face à la compétition internationale.
« Puisqu’il s’agit des ‘lois de bioéthique’ et non de principes de compétition internationale, on s’étonne de l’argument avancé par certains d’un risque de ‘retard’ par rapport à des concurrents étrangers, en particulier pour d’éventuels brevets. »
Au cours des débats sur le projet de loi de bioéthique à l’Assemblée Nationale, Patrick Hetzel interpelait l’hémicycle sur le statut particulier de ces cellules souches embryonnaires.
« Vous voulez, par ailleurs, aligner le régime juridique s’appliquant aux recherches sur les cellules souches embryonnaires sur le régime s’appliquant aux autres cellules. À nos yeux, cela revient à méconnaître la nature propre de ces cellules souches embryonnaires et la nécessité – symbolique, mais importante – de les inclure dans le champ du respect dû à l’embryon humain, qui est le premier stade de développement de la vie de la personne humaine. Sur un plan strictement juridique, il est impossible d’arguer, comme vous le faites dans le but d’atténuer le respect qui leur est dû, que ces cellules ne constituent pas un embryon. En effet, la Cour de justice de l’Union européenne a refusé, dans un arrêt du 18 octobre 2011, la brevetabilité d’une invention fondée sur l’utilisation de cellules souches embryonnaires au motif que celle-ci était contraire à la dignité de la personne humaine. »
Parce que « les cellules souches embryonnaires humaines ne sont pas un simple matériau », le député appelle l’Assemblée Nationale à ne pas »franchir des lignes rouges ».
M.C.
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