Saleem Masih, torturé à mort au Pakistan pour avoir utilisé l’eau d’un puits

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Saleem Masih a été enchaîné, battu à coups de bâtons et torturé avec une barre de fer chauffée parce qu’il a utilisé l’eau du puits d’un propriétaire musulman.

L’histoire de Saleem Masih n’est pas sans rappeler celle d’Asia Bibi. Comme Asia, Saleem était un « choora », un « sale chrétien ». Parce qu’il a contaminé l’eau du puits d’un propriétaire musulman en voulant l’utiliser pour se laver après une journée de travail dans les champs, cet homme a été lynché, torturé à mort par la foule.

Morning Star News révèle le récit de son père, Ghafoor. Il est glaçant. Mais il est la stricte réalité de ce que peut être la persécution des chrétiens au Pakistan.

« Ils ont maudit et injurié Saleem parce qu’il avait ‘pollué’ l’eau, ils l’appelaient un ‘sale chrétien’. Ils l’ont ensuite traîné jusqu’à leur ferme d’élevage, où ils ont enchaîné ses mains et ses pieds et ont continué à le torturer avec des bâtons et des barres. Ils ont également roulé une barre de fer épaisse sur tout son corps, provoquant de multiples fractures à son bras et aux côtes gauches. Saleem n’a pas pu supporter la douleur et a perdu connaissance. »

C’est la police qui a prévenu la famille de Saleem. Son père s’est immédiatement rendu sur place. Saleem était toujours inconscient.

« Lorsque nous sommes arrivés là-bas, nous avons trouvé Saleem, gisant inconscient sur le sol, son visage et son corps ensanglantés à cause de la torture. »

La foule accuse Saleem d’avoir « commis un crime en salissant l’eau ». Les policiers sont toujours sur les lieux. Ils encouragent la famille Masih à régler la situation à l’amiable et restent « spectateurs » quand Ghafoor supplie le propriétaire des lieux de le laisser amener son fils à l’hôpital.

« Après beaucoup de supplications, ils nous ont permis de prendre Saleem pendant que la police se comportait comme des spectateurs. Après avoir vu l’indifférence de la police à notre épreuve, je n’ai pas beaucoup d’espoir que les agresseurs de mon fils soient traduits en justice. »

Saleem a pu être transporté à l’hôpital. Mais il y meurt trois jours plus tard des suites de ses blessures.

Qaisar Feroz est le secrétaire exécutif de la Commission épiscopale des communications sociales. Il déplore auprès de Fides cette « haine à l’égard des non-musulmans ».

« Il est triste de savoir qu’une personne est tuée pour s’être lavée dans un puits, accusée d’avoir pollué l’eau du puits. Saleem se rinçait après avoir travaillé dans les champs. Il est urgent de changer cette mentalité : nous devons tous les traiter comme des êtres humains, mais beaucoup de gens sont pleins de haine à l’égard des non-musulmans. Un autre être humain a maintenant perdu la vie. »

Nasir Saeed est le directeur de l’ONG CLAAS, le Centre d’Aide Juridique, d’Assistance et d’Installation, appelle à ce que cette histoire soit traduite en justice car elle n’est pas « un cas isolé ».

« Nous voulons que la famille de Saleem soit traduite en justice et que les tueurs soient derrière les barreaux. Mais, comme les auteurs du crime sont des personnes influentes, ce ne sera pas facile, car la police pakistanaise est souvent partiale en ce qui concerne les affaires entre musulmans et non musulmans. Dans ce même quartier, les époux chrétiens Shama et Shahzad Masih ont été brûlés vifs après de fausses accusations de blasphème en 2014. Le cas bien connu d’Asia Bibi était similaire : le différend a commencé pour une source d’eau. Le jeune étudiant Javed Anjum a été torturé pendant cinq jours pour avoir bu de l’eau du robinet d’une madrasa (école islamique), mais il n’a pas pu survivre et est décédé après 11 jours à l’hôpital. »

Le Pakistan Center for Law and Justice soutient la famille de Saleem et a aidé son père à faire le premier rapport contre les agresseurs. Mais ceux-ci auraient déjà été libérés sous caution. Le chef de la police du district de Kasur, Zahid Nawaz Marwat a nié le fait que la police ait pu faire de la discrimination, mais il affirme que « les policiers concernés feront l’objet d’une enquête départementale et seront punis s’il est établi qu’ils protègent l’accusé ».

M.C.

Crédit Image : Morning Star News


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