
Un demandeur d'asile chrétien, accusé d'avoir essayé d'embrasser une adolescente de 14 ans, a clamé son innocence au deuxième jour de son procès mercredi au Royaume-Uni, dans une affaire qui a déclenché de nombreuses manifestations au Royaume-Uni.
"Je n'ai rien fait de mal", s'est défendu Hadush Kebatu, un Éthiopien qui a précisé être âgé de 38 ans, devant le tribunal de Colchester, dans le sud-est de l'Angleterre. "Je suis chrétien et je témoigne sur la Bible", a-t-il ajouté, via un interprète.
Il a affirmé avoir seulement dit "bonjour" à l'adolescente début juillet, "soucieux de (sa) demande d'asile".
"Elle pourrait plus ou moins être ma fille, elle est très jeune (...) Je ne peux pas faire ça. Je ne suis pas un animal sauvage", a ajouté Hadush Kebatu.
Il a raconté être arrivé une semaine plus tôt au Royaume-Uni après avoir traversé la Manche à bord d'un petit bateau, après un périple à travers le Soudan, la Libye, l'Italie et la France.
Il est jugé pour des agressions sexuelles qui auraient eu lieu à Epping, au nord-est de Londres. Il était alors hébergé dans un hôtel dans cette ville, le Bell Hotel.
Une femme adulte l'a aussi accusé de lui avoir touché la cuisse, alors qu'il lui demandait s'il y avait du travail dans le secteur, ce qu'il nie.
Il a affirmé qu'elle était "saoule" et qu'elle l'avait invité à venir chez lui, le trouvant "beau".
Après son arrestation, des manifestations anti-migrants ainsi que des contre-manifestations ont été organisées devant le Bell Hotel, certaines marquées par des violences.
Des rassemblements ont également eu lieu devant plusieurs autres hôtels hébergeant des demandeurs d'asile.
L'adolescente accuse Hadush Kebatu d'avoir essayé de l'embrasser, et de lui avoir dit, ainsi qu'à une de ses amies, qu'il voulait avoir un bébé avec elle.
Le jugement doit être rendu le 4 septembre.
La semaine dernière, la justice a ordonné au Bell Hotel d'arrêter d'héberger des demandeurs d'asile. Ces derniers ont jusqu'au 12 septembre pour partir.
Le recours du gouvernement et de l'hôtel contre ce jugement doit être examiné jeudi.
Fin juin, plus de 32.000 demandeurs d'asile étaient hébergés dans des hôtels, en attendant que leur dossier soit tranché, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.
Le gouvernement travailliste a promis de mettre fin d'ici 2029 à ce système d'hébergement, jugé trop onéreux. Le Premier ministre Keir Starmer, qui ne parvient pas à réduire l'immigration irrégulière, est sous le feu des critiques de l'opposition, principalement de Nigel Farage, le chef du parti d'extrême droite Reform UK.
La Rédaction (avec AFP)