Rétrospective 2021 : Abus sexuels dans l’église

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La question des abus sexuels dans l’Eglise fait partie des sujets importants abordés cette année.

Certains seraient peut-être tenter de regretter qu’un sujet aussi malheureux ait sa place au sein de notre rétrospective. Pourtant, alors que dans la société la parole se libère à ce sujet, il est important en tant que chrétiens de faire notre part, de balayer devant notre porte et de faire face à l’ampleur du phénomène pour que les choses changent et évoluent.

Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE) a remis mardi 5 octobre son rapport. Des conclusions accablantes qui estiment à 216 000 le nombre de victimes mineures de clercs et de religieux depuis 1950. Un chiffre qui grimpe à 330 000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs travaillant dans les institutions de l’Eglise catholique.

Lors de sa présentation, le président de la CIASE, Jean-Marc Sauvé a exhorté l’Eglise catholique à prendre ses responsabilités de manière individuelle et systémique et à repenser son organisation en profondeur. Il a conclu son discours par un appel au changement teinté d’espérance :

« Notre espérance ne peut pas et ne sera pas détruite et l’église peut et doit faire tout ce qui est nécessaire pour rétablir ce qui a été abimé et reconstruire ce qui a été brisé. »

Pour « rétablir ce qui a été abimé » et « reconstruire ce qui a été brisé » la commission a notamment formulé une liste de 45 recommandations.

Dans le sillage de la remise du rapport, les évêques de France se sont réunis à Lourdes en novembre en Assemblée plénière. Un rassemblement au cours duquel ils ont voté des mesures importantes dans la lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise.

À l’occasion de cette rétrospective vous pouvez également (re)découvrir la bouleversante lettre d’une victime dont l’anonymat a été préservé qui a souhaité s’exprimer en son nom, mais « également au nom des autres victimes… des enfants qui ont été profondément blessés, à qui on a volé leur enfance, leur pureté et leur respect ».

La lutte contre les abus sexuels est un véritable sujet de société qui malheureusement touche aussi les églises et pas seulement chez les catholiques, un point que les chrétiens évangéliques ont bien compris. Ainsi, en juin le Conseil national des évangéliques de France a adopté à la quasi-unanimité une « Charte d’engagement » afin de lutter contre les abus sexuels.

L’hexagone n’est évidemment pas une exception sur cette question qui occupe l’Eglise dans le monde entier. Nous avons notamment évoqué en juin le cas du cardinal allemand Reinhard Marx qui a présenté sa démission à la tête de son archidiocèse au pape François. Il souhaitait par ce geste « assumer personnellement » la responsabilité, non seulement de ses erreurs, mais aussi de l’Église en tant qu’institution, en ce qui concerne la gestion des abus sexuels.

La démission de l’archevêque de Munich et Freising, a toutefois été refusée par le pape François.

L’affaire Ravi Zacharias compte également parmi les cas d’abus sexuels qui ont secoué le monde chrétien en 2021. Ravi Zacharias International Ministries avait déjà annoncé en décembre 2020 qu’après investigation, un rapport préliminaire à ce sujet indiquait qu’il existe des preuves « convaincantes et crédibles » des accusations de harcèlement sexuel à l’encontre de Ravi Zacharias. Le Conseil d’administration de l’organisation a publié en février une lettre ouverte à ce sujet accompagnée du rapport d’enquête « dans l’exacte forme » dans laquelle il l’a reçu.

Enfin, en octobre après trois semaines de réunion, des dizaines de déclarations et des heures de débats, la Convention Baptiste du Sud, dénomination chrétienne évangélique baptiste aux Etats-Unis, a accepté de se soumettre à une enquête par un tiers sur leur gestion des abus sexuels.

Après le vote du comité, le pasteur Ed Litton, président de la Convention baptiste du Sud depuis juin dernier, a déclaré que « l’abus sexuel est contraire à l’Évangile du Christ. Il n’a pas sa place au sein de la Convention Baptiste du Sud ».

Camille Westphal Perrier

 


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