En République Centrafricaine, des groupes de guérilleros armés à majorité animiste, les « anti-balaka », sèment la terreur parmi les musulmans. Monseigneur Juan José Aguirre dénonce cette montée de violence, et décide de protéger les victimes.
Mgr Aguirre est un missionnaire andalou, évêque de Bangassou. Au plus près des populations, il a récemment alerté l’opinion au sujet du regain de violence dans cette région. Les « Anti-Balaka » s’en prennent à la population musulmane. Il raconte à l’Aide à l’Eglise en Détresse, un événement particulièrement marquant :
« Quand ils ont attaqué Bangassou, les soldats marocains des forces de l’ONU ont demandé à tous les musulmans de quitter leurs quartiers et de se rendre dans la mosquée, qui de ce fait était bondée. Ils -les anti-balaka (NDLR)- ont commencé à attaquer et à tirer sur les musulmans, qui ont passé trois jours sans manger ni se laver. »
L’évêque de Bangassou se serait alors physiquement interposé, pour forcer les militants à cesser le feu. Il aurait ensuite réussi à faire sortir les musulmans et à les conduire dans des centres par camion.
2000 réfugiés musulmans seraient désormais accueillis dans des centres et pris en charge par l’Eglise catholique.
« Nous les avons accueillis dans ma propre maison. Nous avons aménagé le petit séminaire, la cathédrale et d’autres écoles. Les ONG ont déjà commencé à leur faire parvenir de la nourriture et à aménager des tentes. »
50 personnes sont décédées au cours de ces derniers événements. Les 2000 musulmans ignorent ce que sont devenus leurs maisons et leurs biens. Il faut désormais penser à bâtir des refuges pour toutes ces personnes en exil dans leur propre pays.
Mgr Cyr-Nestor, évêque du diocèse d’Alindao, raconte également la reprise des affrontements entre Séleka et anti-balaka, depuis le 8 mai dernier. Après l’intervention de l’ONU, la situation semble s’être stabilisée. Dans cette région, ce sont 5000 personnes qui ont été déplacées.
La rédaction