Le pape François, qui a récemment accentué ses critiques face à l'offensive israélienne à Gaza, a reçu jeudi le président palestinien Mahmoud Abbas au Vatican avec lequel il a évoqué la situation humanitaire à Gaza.
Au cours d'une audience privée d'une demi-heure, les deux hommes, qui s'étaient déjà rencontrés à plusieurs reprises, sont apparus souriants et main dans la main, ont évoqué la paix et échangé des cadeaux, selon des images diffusées par le Vatican.
Le président palestinien a ensuite rencontré le secrétaire d'Etat et N.2 du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, ainsi que le "ministre des Affaires étrangères" du Saint-Siège, Mgr Gallagher.
Les échanges ont porté sur l'aide de l'Eglise "pour aider (face) à la situation humanitaire très grave à Gaza", "le cessez-le-feu", "la libération de tous les otages" et "l'importance de parvenir à la solution à deux États uniquement par le dialogue et la diplomatie", selon un communiqué du Vatican.
Cette rencontre intervient quelques jours après la diffusion d'une photo montrant le pape François prier devant une crèche au Vatican où le Christ repose sur une mangeoire recouverte d'un Kefieh noir et blanc, le symbole de la résistance palestinienne.
Cette photo a suscité la protestation de l'ambassade israélienne près le Saint-Siège, qui a demandé à retirer le kefieh, ont indiqué à l'AFP des sources diplomatique et vaticane.
Ces dernières semaines, le chef de l'Eglise catholique, qui ne cesse d'appeler à la paix depuis l'offensive militaire sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et les bombardements israéliens sur Gaza, a durci ses propos à l'encontre de l'offensive israélienne.
Fin novembre, devant des diplomates et des représentants religieux, il avait ainsi regretté que "l'arrogance de l'envahisseur" "l'emporte sur le dialogue" en "Palestine", une prise de position rare tranchant avec la tradition de neutralité du Saint-Siège.
Quelques jours plus tôt, il avait invité dans un livre à "étudier attentivement" si la situation à Gaza "correspond à la définition technique" de génocide, une accusation fermement rejetée par Israël.
Fin septembre, le jésuite argentin avait déjà dénoncé un usage "immoral" de la force au Liban et à Gaza.
Le Saint-Siège reconnaît depuis 2013 l'Etat de Palestine, avec lequel il entretient des relations diplomatiques, et soutient la solution à deux Etats.
Lors de son séjour à Rome, M. Abbas doit également rencontrer la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le président Sergio Mattarella.
La Rédaction (avec AFP)