Rapport du Secours Catholique sur la pauvreté en France : « Ces personnes ne vivent pas, elles survivent »
« Une politique volontariste pourrait éliminer la grande pauvreté dans notre pays, qui s’y est d’ailleurs engagé d’ici 2030 auprès des Nations unies. Ce n’est pas, à ce stade, le choix qui a été opéré. »
Le Secours Catholique vient de publier son rapport annuel sur la pauvreté, À l’épreuve des crises, Enquête sur les budgets des plus précaires. On y apprend que près de la moitié des ménages qui ont sollicité l’aide du Secours catholique l’an dernier en France disposent d’un budget insuffisant pour se nourrir au quotidien.
Si le rapport précise que le revenu médian en France métropolitaine en 2020 est de 1887 euros, celui des personnes aidées par le Secours catholique s’est établi à 548 euros par mois en 2021. « Ces personnes ne vivent pas, elles survivent, elles sont en permanence en train de calculer », commente auprès de l’AFP Véronique Devise, présidente du Secours catholique.
L’organisation précise qu’une fois les frais fixes enlevés, tels que le loyer, les factures d’électricité et d’assurance, ainsi que les transports ou le remboursement des dettes, près de la moitié des ménages qu’ils accueillent disposent d’un reste à vivre de moins de cinq euros par jour et par personne. Une somme en baisse de 0,5 à un euro de moins par rapport à la période d’avant la crise sanitaire.
« Avec cela, il faut acheter à manger, des produits d’hygiène, s’habiller », décrit dans son rapport le Secours catholique, qui estime la dépense minimale alimentaire à sept euros par jour et par personne. Et Véronique Devise de s’inquiéter de la future hausse des tarifs d’électricité et de gaz prévue l’an prochain. « Ces familles font déjà énormément pour réduire leur consommation d’électricité et de gaz, comment vont-elles faire », interroge-t-elle.
« Cette situation n’est pas acceptable, le gouvernement doit absolument se saisir de cette question des 10% les plus pauvres de la société », estime Mme Devise.
« Une politique volontariste pourrait éliminer la grande pauvreté dans notre pays, qui s’y est d’ailleurs engagé d’ici 2030 auprès des Nations unies », insiste le rapport, tout en déplorant, « ce n’est pas, à ce stade, le choix qui a été opéré ».
M.C. (avec AFP)