
Cette attaque présumée des Forces démocratiques alliées a provoqué un exode massif de la population.
Dimanche matin, le village de Ndalya, dans la province d’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo a été la cible d’islamistes présumés. Le bilan est lourd, 13 civils et 3 militaires ont été tués, une église a été incendiée, selon l’Agence Reuters.
Selon Radio Okapi, les assaillants ont pénétré le village, se sont introduits dans une église où ils ont tué plusieurs fidèles rassemblés, puis ont tué d’autres civils dans le village, avant de piller les biens des villageois. Le média précise que cette attaque a provoqué un exode massif de la population.
Jules Ngongo Tshikudi, porte-parole de l’armée qui blâme les Forces démocratiques alliées (ADF) pour cette attaque, précise que l’armée occupe désormais le village :
« Pour le moment, nos troupes occupent le village après cette attaque qui a coûté la vie à des civils. »
Babar Baloch, porte-parole de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a tenu hier une conférence de presse au Palais des Nations à Genève. Il affirme que le HCR est « alarmé par les atrocités perpétrées par les groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), qui font désormais partie d’un schéma systématique visant à perturber la vie des civils, à semer la peur et à semer le chaos ».
Il déplore l’incapacité des forces armées congolaises à « maintenir le contrôle des zones qu’elles sécurisent ».
« Si les opérations militaires de l’armée congolaise contre les milices sont plus souvent couronnées de succès que par le passé, les forces armées n’ont pas la capacité de maintenir le contrôle des zones qu’elles sécurisent, laissant ainsi un espace aux acteurs armés pour récupérer ces zones et s’imposer sur la population locale. »
L’année dernière plus de 2000 civils ont été tués dans trois provinces de l’est, Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu, lors d’attaques majoritairement attribuées à des groupes armés. Selon les estimations de l’ONU, « plus de cinq millions de personnes ont été déracinées par l’insécurité et la violence en République démocratique du Congo au cours des deux dernières années ».
Dans des propos rapportés par International Christian Concern, Illia Djadi, déplore le « meurtre de civils innocents sur une base presque quotidienne » :
« Ces communautés à prédominance chrétienne sont attaquées par un groupe extrémiste islamique avec un programme clairement expansionniste islamique. Nous devons prêter attention à ces événements car ce qui se passe dans l’est de la RDC, le meurtre de civils innocents sur une base presque quotidienne, est une tragédie sous-rapportée. »
M.C.