En janvier 2010, Haïti a été touché par un tremblement de terre dévastateur. Aujourd’hui, ce n’est plus les catastrophes naturelles qui menacent les habitants de ce petit pays, mais la cruauté et la violence des gangs.
Il y a 15 ans, un tremblement de terre de magnitude 7 a frappé la nation des Caraïbes le 12 janvier 2010, tuant environ 160 000 personnes et causant des milliards de dollars de dégâts matériels. La cathédrale de Port-au-Prince et de nombreux bâtiments avaient été détruits.
Après un élan de solidarité du monde entier, les ONG sur place constatent l’incessante chute vers la violence et l’insécurité dans le pays. Le premier des facteurs de la difficulté de se développer et de sortir de la misère.
L’organisation Mary's Meals (Repas de Marie) continue à œuvrer auprès des enfants haïtiens, au sein de 500 établissements scolaires haïtiens, où elle nourrit 175 000 enfants chaque jour d'école avec l'aide de bénévoles locaux. Dans un communiqué repris par Crux, l’ONG décrit un quotidien invivable :
"Les écoles sont fermées, les entreprises sont paralysées et de nombreux services essentiels sont inaccessibles. La domination territoriale des gangs a perturbé les importations et la distribution de denrées alimentaires. Les ports sont fermés, les routes sont bloquées et les méthodes de transport alternatives, comme les bateaux ou les hélicoptères, sont à la fois coûteuses et risquées."
Dans sa tâche d’approvisionnement, l’association voit les produits locaux pourrir en raison des difficultés pour les commerçants comme pour les acheteurs de se rendre sur les marchés. De plus, le prix des produits de base tels que le riz a explosé, ce qui pousse les enfants à trouver de la nourriture à n’importe quel prix.
"La nourriture est la plus grande motivation. Pour empêcher les enfants de rejoindre un gang, nous devons nous concentrer sur la pauvreté. C'est la pauvreté qui les tue", a déclaré Emmline Toussaint, l'une des coordinatrices du programme d'alimentation scolaire de Mary's Meals en Haïti.
Outre les prix qui grimpent en flèche, les stockages de nourritures sont parfois visés par des pilleurs armés. De même que les convois de livraisons.
"Récemment, un prêtre qui vit dans une zone de gangs a été attaqué par l'un d'entre eux. Il leur a donné 50 gourdes (monnaie haïtienne, ndlr) pour qu'ils puissent acheter de la nourriture. 50 gourdes, c'est moins de 0,50 dollar. Ma réaction a été de me dire que si ce jeune garçon avait reçu un repas de Marie, il ne l'aurait peut-être pas fait. Ils n'ont le fusil que pour pouvoir manger. Ils n'ont pas de nourriture et la pauvreté ne fait qu'empirer les choses", a-t-elle déclaré.
Depuis plusieurs décennies, le pays des Caraïbes est en proie à une instabilité politiqueset livré à un personnel politique largement corrompu. Les violences des bandes armées qui contrôlent certains quartiers, dont près de 80% de la capitale, ajoutent du malheur au malheur.
Jean-Benoît Harel