« Elle nous a soutenu quand il le fallait. »
A vingt-quatre ans, Elodie est familière de l’Eglise. Née dans une famille chrétienne, habituée des cultes et de l’école du dimanche, c’est l’épreuve de la maladie qui va affermir le rôle capital de son Eglise dans sa vie spirituelle.
« Avant que mon fiancé ne reçoive une greffe de rein, il suivait des dialyses et sa famille aussi bien que l’Eglise m’ont encouragée à tenir ferme dans ces temps difficiles », témoigne-t-elle. Aujourd’hui, son couple s’investit dans une Église baptiste auprès des ados.
« J’ai traversé mon adolescence un peu éloignée de Dieu. Je n’étais pas heureuse et les échanges avec d’autres jeunes, lors d’un camp, ont soutenu ma foi. On tient donc à leur proposer des rencontres en dehors du dimanche. C’est important pour s’encourager. »
Aujourd’hui, pour élargir la communion fraternelle, elle aspire à ce que chacun s’investisse.
« On n’a pas à avoir honte, ni à être timide, pour proposer nos talents. Cela doit se vivre dans un sentiment de liberté. »
L’Eglise est d’abord une « famille », exprime Dania, pentecôtiste. Comme de nombreux chrétiens, elle apprécie les relations et les partages qui l’encouragent dans sa foi. La Bible explique que l’Église représente « Le corps du Christ », composé de ceux qui l’ont accepté comme maître. Laurence, qui fréquente une « assemblée de frères », évoque « un ensemble de personnes qui forment une unité parce qu’elles sont premièrement rattachées à Christ ».
Pour Yannick, Baptiste, il s’agit de « l’ensemble des personnes qui croient en la toute-puissance de l’amour ».
L’encouragement au centre
Maryse est membre d’une Eglise pentecôtiste. Pour elle, l’encouragement est capital. « L’Eglise permet d’être à l’écoute de l’autre, d’aider les plus tièdes à devenir fervents, de prier les uns pour les autres et finalement, d’apprendre à aimer comme Jésus nous a aimés », confie-t-elle. « L’Eglise locale est comme l’écorce d’un arbre », compare le pasteur Gérard Bachke, enseignant à l’Institut biblique et théologique d’Orvin.
« C’est une protection et si elle disparaît, l’arbre meurt. »
Le groupe constitué protège et aide chacun à pratiquer de bonnes œuvres.
« L’Eglise est aussi comme une coque de noix, qui permet au fruit de se développer. Ainsi, ses fonctions sont multiples : adorer, construire la foi, enseigner, guérir et annoncer l’Evangile. »
Besoin les uns des autres
Pourtant, certains chrétiens préfèrent s’isoler et ne pas fréquenter d’assemblée locale. « Je n’ai besoin de personne pour vivre ma foi », entend-on parfois, invoquant un trop-plein de blessures subies au contact d’autres fidèles. Il est effectivement visible que la vie d’une assemblée n’est pas exempte de problèmes.
« Dans plusieurs Églises, j’ai constaté que la foi glissait parfois vers la religion puis la politique ; certaines personnes veulent imposer leurs idées », déplore Laurence. Pour Jean-Michel, membre également d’une assemblée de frères, « il est plus important d’être fidèle au Seigneur qu’au groupe ». Il précise néanmoins que « les deux sont parfois liés ».
« Nous sommes liés les uns aux autres par l’amour fraternel », témoigne Maryse.
« Tout comme j’ai une résidence principale, j’ai également une église principale », poursuit Dania. Olivier précise que de toute manière, aucune Église n’est parfaite.
« Les seules raisons qui nous font parfois murmurer sont inhérentes à notre nature humaine. »
Mais « nous sommes des pierres vivantes pour construire l’édifice et une pierre non taillée est inutilisable. L’Église constitue le cadre dans lequel la pierre va être façonnée », conclut-il.
V. Breurec
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