1,5 million de réfugiés syriens vivent sous les tentes au Liban. 500 000 sont logés dans des communautés chrétiennes ou chez des amis. Au Kurdistan irakien, la ville de refuge est Erbil. Ils vivent dans des camps ou dans des bâtiments transformés en village de réfugiés au milieu des kurdes qui ne parlent pas arabe.
Ces gens ont été chassés de chez eux. Si la France s’est positionnée pour accueillir 30 000 réfugiés, le Liban en accueille 2 000 000. Le coût pour le Liban est de 15 millions d’euros depuis 2011 soit un tiers du PIB annuel de ce pays. L’éducation des enfants est une priorité mais les 200 000 enfants de réfugiés sont aussi nombreux que les enfants libanais scolarisés dans les écoles publiques. Les associations chrétiennes ou non viennent en aide aux réfugiés mais aussi aux libanais, 30% de la population est en dessous du seuil de pauvreté.
« Nous n’avons jamais fermé les portes du Liban mais c’est lourd... Il y a le miracle divin qui sauve le Liban... mais il faut que ces gens rentrent chez eux, que la guerre termine » S.B. Béchara Boutros Raï Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient pour l’église maronite.
Depuis 2000 ans les chrétiens vivent dans ce Moyen Orient. Antioche, Damas, Babylone, Ninive et sa plaine, le Tigre, l’Euphrate... sont tous des lieux cités dans la Bible. Certains chrétiens irakiens tentent de maintenir une présence dans la plaine de Ninive alors même que le front avec Daech est à 15 kilomètres. La majorité est réfugiée à Erbil. Il n’y a pas suffisamment de travail pour toute cette population irakienne affluant au Kurdistan. Certains réfugiés quittent Erbil pour l’Europe, pour une vie meilleure en laissant l’horreur derrière. Les autres attendent de pouvoir retourner sur leurs terres où ils vivaient en paix depuis des générations.
« Il y a des issues possibles ! C’est une question de volonté... Travailler à une pleine citoyenneté pour tous... Qu’il y ait une certaine distance entre les pouvoirs politiques et les pouvoirs religieux... Je suis certain qu’une immense partie de la population y compris musulmane ne se retrouve pas dans ces violences, dans ces cruautés. » Mgr Patrick Gollnisch Directeur Général de l’Œuvre d’Orient.
A l’occasion de Pâques, KTOtv a diffusé ce reportage en espérant que ces réfugiés puissent « vivre la résurrection » dans leurs pays. Pour cela la communauté internationale doit faire taire les armes, taire les intérêts économiques, financiers ou politiques en tenant compte de la dimension humaine et spirituelle du Moyen Orient, comme le rappelle le patriarche maronite d’Antioche dans ce reportage : « Il faut que les êtres humains puissent vivre ensemble ».
Nathanaël Bechdolff
Source : Auprès des réfugiés syriens et irakiens
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