Quelle place pour les jeunes chrétiens pakistanais dans les écoles ?

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Au Pakistan, la discrimination des chrétiens ne s’arrête pas aux portes des écoles. Là-bas, dès le plus jeune âge, un enfant chrétien connaît l’angoisse de la persécution.

Le harcèlement. C’est le quotidien de milliers d’enfants qui ont choisi de croire en Jésus au Pakistan. Sharon, 15 ans, fait partie de ceux-là. Après des jours et des jours de vexation, insultes et tentatives de conversion forcée, il est mort sous les coups de pieds et de poings de ses camarades musulmans.

Aller à l’école n’est pas une évidence au Pakistan. Selon un rapport du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, 47% des enfants de 5 à 16 ne sont pas scolarisés. Les filles sont évidemment sur-représentées dans ces chiffres. Les infrastructures scolaires sont pauvres, détruites ou endommagées par des attaques terroristes, dépourvues de commodités de base. Les enseignants sont peu qualifiés et ont des moyens dérisoires.

Dans les écoles supérieures, pour les chrétiens, comme pour les autres minorités religieuses, la discrimination se fait dès l’inscription.  Le rapport sur la liberté religieuse internationale, menée par les USA, mentionne que chaque étudiant doit faire une profession de foi en s’inscrivant. Tous ceux qui ne se disent pas musulmans sont voués à la discrimination :

« Leur refus de signer cette déclaration signifie qu’ils sont automatiquement disqualifiés en ce qui concerne les exigences d’admission. »

Les étudiants chrétiens perdent même les « points bonus » accordés seulement aux musulmans, capables de réciter le Coran.

La discrimination est enracinée jusque dans les manuels scolaires. En 2018, la Commission des Etats-Unis sur la liberté religieuse internationale a mis en lumière près de 70 extraits prônant l’intolérance. D’autres rapports interpellent au sujet du caractère péjoratif, intolérant et partisan des manuels scolaires à l’égard des minorités religieuses. Les chrétiens, ainsi que d’autres minorités, sont considérés comme « inférieurs », « sympathisants de l’ennemi », « oppresseurs », « colons ». Les étudiants sont invités à la méfiance des non-musulmans et au djihad, si ce n’est de manière physique, le temps des études, au moins de manière financière. Le rapport des USA est clair :

« Ces représentations attaquent les tensions sociales pré-existantes et créent un climat négatif pour les communautés pakistanaises des religions minoritaires. »

Parallèlement, un autre type d’école se développe rapidement au Pakistan : les madrassas, écoles coraniques. Le rapport américain fait écho des paroles du Général Qamar Javed Bajwa, commandant de l’état-major :

« [Il] a déclaré que le gouvernement doit prendre des mesures pour réguler et moderniser les système des madrassas, et reconnaitre le lien qui existe entre la croissance des madrassas non réglementées, l’influence de l’extrémisme religieux dans la société, et le recrutement par les terroristes de nouvelles jeunes recrues. »

La rédaction

Crédit image : gary yim / Shutterstock.com

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