Dans le passage du jour, nous découvrons le véritable sens de la religion pure et sans tache aux yeux de notre Père céleste. Cela va bien au-delà des croyances et des rituels.
Quelle est la religion que tu pratiques ? C’est peut-être une question que beaucoup de croyants refusent de se poser. Il est vrai qu’on n’est pas tous devenus croyants pour les mêmes motifs. Il est évident qu’on n’est pas tous venu chercher la même chose dans la foi. On constate que pour certains, la religion peut revêtir un côté soulagement de sa propre conscience, d’autres sont dans la foi pour trouver et partager un milieu relationnel.
Pour les autres, c’est la fuite du monde présent dans un refuge abstrait qu’on ne peut ni quantifier, ni démontrer aux autres par des actes qui témoignent de la réalité de la foi agissante en nous.
C’est ce que l’apôtre Jacques combat ici par cette affirmation :
" La religion pure et sans taches devant Dieu notre Père consiste à s’occuper des orphelins et les veuves dans leur détresse et à ne pas se laisser souiller par le monde. »
J’imagine l’électrochoc que cela a pu produire chez ses auditeurs. On pense que le public de l’apôtre Jacques est essentiellement composé des juifs convertis au christianisme. Ils avaient donc un arrière plan religieux et ils étaient probablement tournés vers l’observation des textes et des traditions religieuses dans lesquelles ils baignaient.
Piégés par ce qu’ils pensaient connaître, ils débarquent dans l’Église avec une forme de ségrégation à l’égard des faibles et des minorités. C’est la religion qui se réduit à la croyance et à l’observation des rites. Elle est contraire à la religion défendue par Jacques.
En d’autres termes, il ne suffit pas seulement de croire, mais il faut aussi – et je dirais même surtout – faire. L’accent est ici mis sur la l’aspect éthique de notre foi. C’est elle qui démontre la réalité de notre piété.
L’un des buts de la religion dans ce monde est de soulager la souffrance des humains. Nous pouvons dire que nous croyons, mais cela demeurera subjectif. Dieu seul peut le voir. Alors que l’humanité doit être le bénéficiaire de notre foi en Dieu, c’est-à-dire que notre foi doit être placée au service des autres. C’est cela même l’essence du témoignage.
Nous, chrétiens de sensibilité protestante, évangélique, pentecôtiste ou charismatique, nous excellons dans beaucoup de choses, mais moins dans ce qui compte vraiment, c’est-à-dire la foi éthique. Jacques rappelle que l’homme véritablement religieux visite les veuves et les orphelins et leur porte secours. En fait, ce que souligne Jacques n’est rien d’autre que les actes qui identifient le croyant à son Seigneur.
Le croyant est la prolongation de l’action miséricordieuse de Dieu envers ceux qui sont dans le besoin. Alors, n’excelle pas seulement dans les actes qui renforcent ton propre orgueil, par trop de connaissance ou de formalisme, mais sois concerné(e) par la souffrance des veuves et des orphelins. Mais ils ne sont pas les seuls, car nous avons aujourd’hui les migrants, les réfugiés, les SDF et ces nombreux pauvres que nous côtoyons tous les jours dans nos villes et villages. Même dans les églises, nous avons ce public.
Quelle est l’action que nous menons en tant qu'Église ?
Quel est l’engagement que je prends en tant que chrétien ?
Nous avons le choix : soit celui de la religion de croyance ou de la religion des actes. La balle est dans ton camp.
Passe une bonne journée et que Dieu te bénisse !
Gabriel Oleko