
Le projet d’un lieu de culte évangélique à Machecoul-Saint-Même en Loire-Atlantique suscite des réactions au sein de la commune. Entre démarches administratives, tensions avec un voisin et attentes de la Préfecture, l'initiative portée par la famille Fleury ne passe pas inaperçue, au point qu'un hebdomadaire local, Le Courrier du Pays de Retz, lui a dédié un article.
Le Courrier du Pays de Retz est un journal hebdomadaire régional d'information créé en 1844 et diffusé chaque vendredi dans le pays de Retz, en Loire-Atlantique. Dans un article publié le 18 mai, le journal s'est emparé d'une affaire concernant un projet de construction d'église évangélique.
Selon les informations rapportées par le journal régional, la famille Fleury, issue de la communauté des gens du voyage, a déposé il y a plus d’un an une demande auprès du maire de Machecoul-Saint-Même pour aménager un lieu de culte évangélique sur un terrain. Le maire les a alors redirigés vers la Préfecture de Loire-Atlantique, dont l’accord est indispensable pour ce type de projet. En attendant la décision préfectorale qui peut prendre de longs mois, les Fleury ont toutefois entamé des travaux de préparation du terrain pour y installer cinq modulaires, déjà en leur possession.
Une initiative qui n'a cependant pas été bien accueillie par Thierry Maugendre, gérant du Clos des Anges, une pension et centre de soins pour chevaux située à proximité.
D'après l'hebdomadaire, Thierry Maugendre aurait interrompu les travaux et contacté la mairie, qui a aussitôt ordonné l’arrêt du chantier. L’entrepreneur explique craindre un impact négatif sur ses chevaux, perturbés par les allées et venues autour du projet. Il redoute également des répercussions sur sa clientèle et l’environnement naturel des lieux.
En attendant la réponse de la Préfecture, les Fleury assurent vouloir "faire les choses dans les règles" et affirment leur volonté de s’intégrer harmonieusement à la commune. "Cela fait 60 ans qu’on vit ici et on n’a jamais eu de problème avec personne. On est toujours prêt à donner un coup de main à un voisin", ont-ils déclaré.
Le Courrier du Pays de Retz rapporte que le maire de la commune a été clair : "Il est hors de question de faire quoi que ce soit tant que cela n’est pas convenu", a-t-il affirmé, rappelant que "le plan local d’urbanisme ne l’autorise pas". Malgré cette position ferme, il a également souligné la sincérité de leur démarche : "Je sais qu’ils ont une vraie démarche sincère de s’intégrer. Il n’y a pas de problème avec cette famille", a-t-il ajouté.
L'article précise toutefois que même si la préfecture venait à valider la création d'un lieu de culte, il est peu probable que la parcelle qui appartient aux Fleury puisse accueillir une église évangélique, en raison du futur Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui pourrait classer la parcelle en zone naturelle d’ici 2026.
Camille Westphal Perrier